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Chaque jour, «Libé» donne la parole à des confinés de tout poil pour raconter leur vie à l’intérieur. Chacun envoie une photo «de dedans». Aujourd’hui, Natalia (le prénom a été changée), sans-papiers. A Marseille depuis cinq ans, elle a été délogée de son appartement après un arrêté de péril. Agée de 39 ans, d’origine ukrainienne, vit à Marseille avec son mari et son fils de 6 ans. Par peur d’être arrêtée, elle ne sort que pour récupérer les colis d’aide alimentaire

«Je n’ai pas peur du virus, mais de la police et de ne plus avoir d’argent. Mon mari et moi n’avons pas de papiers en règle. On travaille au noir, lui sur des chantiers et moi je m’occupe de personnes âgées. Depuis le début du confinement, on ne peut plus travailler. Et on n’a presque plus d’argent. Mon mari ne veut pas sortir de chez nous de peur d’être arrêté. Alors c’est moi qui prends le risque d’aller récupérer les colis alimentaires du Secours populaire. J’ai un peu peur de prendre le bus, mais je n’ai pas le choix, c’est trop cher pour nous de faire les courses dans les supermarchés. Je m’inquiète aussi pour l’obtention de nos papiers car avec tout ça, notre rendez-vous chez l’avocat a été reporté. On ne sait pas encore à quand…

« Ça fait cinq ans que je suis en France. L’année dernière, on a été évacués de notre immeuble insalubre du centre-ville. Toutes nos affaires sont restées là-bas. L’appartement a été squatté entre-temps… Aujourd’hui on vit en logement provisoire dans le 13e arrondissement. Très loin de l’école de mon fils. C’était un vrai bazar pour l’amener et le récupérer, on passait plus de deux heures par jour dans les transports en commun. » […]

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