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Tout commence mercredi en fin de journée. Un homme entre dans une pharmacie d’Hautmont. Il présente au préparateur une ordonnance tout droit issue du centre hospitalier Tenon basé dans l’est parisien, afin de se faire prescrire un médicament réservé aux personnes atteintes de cancer. “Le pharmacien va être alerté par le montant du traitement qui avoisine les 7000 €”, raconte un enquêteur.

L’officine n’a pas les stocks suffisants pour fournir le pseudo-patient. Ce dernier est donc appelé à revenir le lendemain une fois la commande livrée. Dans l’intervalle, la pharmacie hautmontoise procède à quelques vérifications. “Le gérant va contacter l’hôpital parisien pour savoir si l’ordonnance est réelle”, précise ce même policier. Et la réponse des médecins ne se fait pas attendre: le document est bidon, cette molécule n’est pas prescrite par le corps médical de cet établissement.

Plus grave, les responsables assurent qu’il ne s’agit pas d’une première. L’hôpital a été victime ces derniers mois de mois de tentatives similaires liées à un trafic international. Le médicament contre le cancer est obtenu illégalement en pharmacie avant d’être écoulé sur un marché parallèle à l’étranger. D’ailleurs, des investigations sont déjà en cours au sein de l’office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique.

“Durant les auditions, il a expliqué avoir été contacté par d’autres personnes qui voulaient bénéficier de sa couverture CMU pour retirer le médicament. En échange, il a reçu des produits stupéfiants”, précise-t-on au commissariat. L’homme a été remis en liberté en attendant que l’enquête se poursuive. Les équipes de la sûreté urbaine tentent d’identifier les membres du réseau. Quant aux pharmaciens du secteur, ils sont appelés à la plus grande vigilance s’ils ont à faire à des ordonnances similaires.

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