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Les rôles s’inversent. La crise sanitaire pousse des enfants à surveiller les parents. Des appels à foison. Pas le droit de mettre un orteil dehors. Le fichu virus fout les jetons. La semaine passée, un pote au téléphone détaillait sa routine entre ses gosses qui tournent en rond dans son petit appartement et le contact régulier avec ses vieux qui vivent à quelques rues de chez lui : ils guettent en boucle les chaînes d’infos en attendant la fin de l’isolement. Au milieu de la discussion, il a lâché une phrase étrange : «Toi tu as de la chance, au pire ils sont là-bas.»

Une situation parmi des millions : mes parents vivent en France mais ils sont actuellement à Mostaganem, en Algérie. Des petites vacances habituelles. Ils multiplient les allers-retours au fil des saisons. Depuis la fermeture des frontières, ils ne bougent plus de leur maison. Confinés très loin des enfants et des petits enfants. Pas simple. Selon mon pote, les miens sont mieux lotis que les siens. J’ai tiqué un petit moment : «Au pire ?» Puis son argument a éclairé ses dires : «Tu imagines si demain il arrive un truc à mes parents, ça voudrait dire qu’ils ne seront pas enterrés au Maroc mais en France.» Inimaginable pour lui et les siens. Ils sont des milliers dans ce cas.

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