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La population égyptienne vient de dépasser les cent millions d’habitants et progresse d’un million supplémentaire tous les six mois, un défi dont le régime Sissi n’a pris que tardivement la mesure. La population égyptienne devrait atteindre les 120 millions, en 2030, date de la fin du maréchal Sissi, mandat du soit un doublement en moins de quarante ans.

L’Egypte avait pourtant connu, comme l’ensemble du monde arabe, une spectaculaire transition démographique jusqu’à la décennie passée. Le taux de fécondité avait en effet chuté de 5,3 enfants par femme en 1980 à 3 en 2008, une évolution avant tout gagée sur la promotion sociale des femmes en termes d’accès à l’éducation et, dans une moindre mesure, au marché du travail. […]

Le taux de fécondité, remonté à 3,5 enfants par femme en 2014, peine cependant à retrouver sa tendance antérieure à la baisse, avec une résistance plus sensible en milieu rural, mais qui affecte toute la population féminine du pays. Le très respecté démographe Youssef Courbage a qualifié ce phénomène de «contre-transition démographique», là où ses collègues considéraient jusqu’alors la transition démographique comme un processus irréversible. Ce renversement de tendance est particulièrement net en Egypte, où il s’accompagne d’un double recul, celui de l’âge médian du mariage, d’une part, et celui de la part des femmes sur le marché du travail, d’autre part. A titre de comparaison, la République islamique d’Iran connaît un taux de fécondité de 1,8 enfants par femme et la Tunisie de 2,2. […]

Le Monde

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