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Sofradom, 19 avenue d’Italie. L’adresse est bien connue des immigrés. Niché dans le 13e arrondissement de Paris, l’association « Lamp Développement » qui y a établi ses quartiers, fait office, selon les immigrés eux-mêmes, de « consulat du Sénégal » à côté du consulat officiel dirigé par Amadou Diallo. D’ailleurs le consulat du Sénégal lui « transmet » des cas à traiter, des étudiants à loger, ou lui recommande des sans-papier qui souhaitent régulariser leur séjour en France. Seneweb y a fait un détour. Reportage !

Dire que les locaux de l’association Lamp grouillent régulièrement de monde. En attestent les allers-retours incessants d’immigrés. Ils sont Sénégalais, Maliens, Congolais, Burkinabè, asiatiques, Sud-Américains parfois en situation irrégulière. Tous sollicitent les services de Lamp développement. Serigne Cheikh Fall Khady Guèye, président de Lamp, leur prête une oreille attentive et répond à leurs sollicitations. Assisté d’un stagiaire, le petit-fils de Mame Cheikh Ibra Fall se retrouve parfois à l’étroit dans le bureau exigu dans lequel il accueille ses hôtes du jour. Hôtes auxquels il prodigue des conseils, des orientations dans les démarches administratives en vue d’un renouvellement d’un titre de séjour, un séjour à régulariser, acquisition de la nationalité française, autorisation de travail, aide médicale d’Etat, entre autres démarches administratives sur le territoire français.

« Nous nous sommes assignés pour objectifs d’aider et d’accompagner les immigrés notamment africains, dans leurs démarches. Nous leur prodiguons des conseils juridiques, les assistons dans toutes les démarches et leur délivrons des formations », campe d’emblée, le Baye-Fall sans les dreadlocks et à l’écharpe aux couleurs du pays de la téranga. Lamp, à cet effet, a signé une convention avec l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), un établissement public qui s’active dans l’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés présents sur le sol français.
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C’est le cas de ce Congolais d’une trentaine d’années, qui avait fait une demande d’asile et dont le dossier n’a pas connu une suite. Lamp lui a proposé un accompagnement dans le suivi du dossier. « Souvent ils nous sont recommandés par des personnes qui ont déjà bénéficié de nos services », confie Cheikh Fall, si habitué à des cas désespérés qu’il met en garde: « Il y a, ici, des Sénégalais que leurs proches ont perdus pour toujours. Certains ne trouvent pas de logement et dorment à la belle étoile pendant l’hiver. Il y a des histoires incroyables que vivent les immigrés hommes et femmes ici, notamment les sans-papier. ». Fall veut ainsi interpeller l’Etat du Sénégal, mais surtout les proches parents restés au pays, sur les difficultés liées à l’émigration et à l’intégration dans l’Hexagone. Afin de décourager, tente-t-il, les candidats au voyage qui empruntent les pirogues de la mort et tapent à la porte de son bureau après un long périple.

À notre première visite dans les locaux de Lamp, un jeune homme débarque. La vingtaine révolue, il a quitté sa Casamance natale pour s’établir en France il y a plusieurs mois. Le calvaire que lui fait vivre l’hiver se ressent dans son accoutrement mais plus dans ses mains gelées qu’il nous serre. Son souci, c’est de trouver un toit. D’urgence ! Mais, « Lamp ne dispose pas de logement pour pouvoir héberger toutes les personnes qui sollicitent ses services », prévient Serigne Cheikh Fall. Qui néanmoins, va passer plusieurs coups de fil, avant qu’une solution provisoire ne lui soit proposée.
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Aujourd’hui, son rêve est de disposer d’un local pour accueillir les immigrés en difficulté, pour venir en aide aux nécessiteux, quel que soit leur pays d’origine. D’où l’urgence, souligne-t-il, d’acquérir une maison « Keur Cheikh Ibra Fall » à Paris. « Ce serait bénéfique pour les étudiants, les immigrés en difficultés, pour l’enseignement du coran au profit des enfants des immigrés. Et serait un grand pas aussi dans la lutte contre la radicalisation des jeunes qui souvent se retournent vers les arabes. Pour nous, il s’agit de préserver les valeurs, les familles qui sont ici, pour que leurs enfants ne succombent pas aux tentations de la perdition ou de la radicalisation.
[…] Sen360

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(Merci à PapillonPasPressé)

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