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Ce lundi, deux organisations maçonniques, le Grand orient de France (GODF) et la Grande loge mixte de France (GLMF), se sont inquiétés de voir la liberté de critiquer une religion bafouée après les menaces reçues par cette lycéenne de l’Isère qui avait tenu des propos hostiles à l’islam dans une vidéo.

 

Communiqué du Grand Orient de France

Le Grand Orient de France déplore les attaques et les menaces exprimées dans les médias à l’égard de la liberté d’expression et de la liberté de critiquer les religions.

La récente campagne de haine à l’encontre de la jeune lycéenne « Mila » visant à rendre caduque ces libertés fondamentales de notre République est particulièrement inacceptable. Il n’est pas question ici de souscrire ou de ne pas souscrire aux propos que cette jeune femme a tenus, mais bien de défendre avec force et vigueur l’inaliénable liberté que chaque citoyen de la République française a de pouvoir s’exprimer et de pouvoir critiquer une religion, quelle qu’elle soit.

En aucune manière, la loi d’un dieu ne peut prévaloir sur la loi de la République.

GODF

 

Communiqué de la Grande Loge mixte de France

La Grande Loge Mixte de France (G.L.M.F.) s’inquiète des menaces dont une jeune femme est victime depuis qu’elle a émis une critique contre la religion, et l’islam en particulier, sur les réseaux sociaux. Le harcèlement, les menaces de mort et le déchaînement à son encontre constituent autant de signes inquiétants en matière de liberté d’expression.

Un représentant du Conseil Français du Culte Musulman est allé jusqu’à cautionner ce lynchage ; « qui sème le vent, récolte la tempête » a-t-il affirmé sur une radio nationale.

L’ouverture, par le parquet de Vienne, d’une enquête pour « incitation à la haine raciale » est également étonnante et alarmante.

Cinq ans après l’attentat qui a décimé une grande partie de la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, force est donc de constater que le droit au blasphème est de nouveau rudement mis à l’épreuve.

En 2007, le Tribunal de Grande Instance de Paris avait pourtant clairement rappelé qu’en France, « société laïque, et pluraliste, le respect de toutes les croyances va de pair avec la liberté de critiquer les religions quelles qu’elles soient et avec celle de représenter des sujets ou objets de vénération religieuse ; que le blasphème qui outrage la divinité ou la religion n’est pas réprimé à la différence de l’injure, dès lors qu’elle constitue une attaque personnelle et directe dirigée contre une personne ou un groupe de personnes en raison de leur appartenance religieuse ».

En France, les opinions sont libres, ce qui inclut nécessairement la plus grande liberté de critiquer celles des autres, dès lors qu’il n’y a ni injure, ni diffamation, ni incitation à la haine envers une personne ou un groupe de personnes.

Dans une République laïque, la notion de blasphème n’a pas de sens juridique et la liberté d’expression ne saurait être rognée et amputée au gré de la susceptibilité de ceux qui brandissent leur « sensibilité » pour prétendre censurer la critique des dogmes religieux.

La Grande Loge Mixte de France ne peut se résoudre à accepter la remise en cause systématique des principes et valeurs fondamentales de notre République. La laïcité, le droit au blasphème, la séparation des sphères politique et religieuse sont autant de principes qui assurent la cohésion de la communauté nationale. Nous ne pouvons que déplorer les attaques qui fissurent chaque jour un peu plus l’unité nationale et appeler à défendre, partout et systématiquement, la République, qui est à la fois notre bien commun et le garant de nos libertés.

GLMF

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