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Pour Alain Duhamel, l’ impopularité d’Emmanuel macron illustre surtout l’opposition de classe.

[…] Un an de gilets jaunes, six semaines de grève des transports publics, retour de l’expression public, de la perception physique de la haine de classe. Le déchaînement des réseaux sociaux, cette marmite de détestations, de rancœurs, d’insultes, de calomnies et de fantasmes en témoigne et l’hystérise. Les peurs qui s’accumulent – pauvreté, déclassement, solitude, révolution numérique, immigration, dérèglement climatique, terrorisme – l’expliquent en partie. Une fraction de Français, bien formée, bien intégrée, ouverte sur le monde qui vient, a confiance. Une majorité de Français s’en effraie au contraire et craint la marginalisation. Ainsi s’échafaudent deux continents sociaux qui cristallisent en deux camps politiques, accumulant les clivages culturels, professionnels, géographiques, un camp urbain, métropolitain, bien formé, optimiste, celui de la France qui va bien, et un camp plus hétéroclite de Français qui va mal ou craint le déclin et l’abandon.

A travers cette nouvelle opposition de classe, un antagonisme réveillé en sursaut surgit, dont Emmanuel Macron devient le symbole, architecte d’une France qui avance, accusé de ne pas savoir traiter les passions tristes des Français les plus nombreux. On l’intronise président des riches dans le pays le plus égalitaire, peut-être le plus égalitariste du monde. […]

Libération

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