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[…] Les populations blanches d’origine européenne […] ne représentent que 16% des habitants de la planète. Mais elles constituent plus de 78% des catégories participant à des études génétiques. Tandis que les Africains noirs (environ 17% de la population mondiale) ne sont impliqués que dans 2% de ces études, comme le rapportait franceinfo Afrique le 19 novembre 2019. Pourquoi cette polarisation de la recherche ? Les réponses de Lluis Quintana-Murci, généticien à l’institut Pasteur et au Collège de France.

Comment peut-on expliquer cette différence de traitement ?

[…] Ces études sont payées par et pour des Européens, qui en réalisent 90%. Il faut voir que d’une manière générale dans les pays occidentaux, beaucoup de recherches sont faites pour des populations d’origine européenne. Ainsi, on travaille moins sur les maladies infectieuses que sur Alzheimer et les maladies neurodégénératives. Vis-à-vis de l’opinion ici, c’est plus simple de parler, de soigner le cancer de la prostate d’un vieux monsieur parisien, que d’évoquer un Ghanéen atteint de malaria. C’est l’égoïsme de nos sociétés ! […]

Le fait de ne pas inclure, dans les études génétiques, les éléments africains ne risque-t-il pas d’en fausser les résultats ?

Non, ces résultats ne sont pas nécessairement faussés, car ils s’appliquent d’abord aux populations européennes. Ils prennent juste en compte une partie de la réalité. Cela n’a donc pas d’effets sur la recherche sur les Européens en Europe. Mais cette attitude a un effet majeur sur les études génétiques et la science en général. C’est du je-m’en-foutisme, un manque de considération par rapport à la diversité de notre espèce, qui ne se résume pas à l’homme blanc d’origine européenne. […]

France Info

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