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La rapporteuse spéciale de l’ONU sur le droit à l’alimentation a affirmé, jeudi 28 novembre, que le Zimbabwe était sur le point de subir une famine « créée par l’homme », avec 60 % de sa population en proie à l’insécurité alimentaire. A l’issue d’une visite de onze jours, Hilal Elver a classé le Zimbabwe parmi les quatre pays où la pénurie alimentaire est la plus forte, si on exclut ceux touchés par la guerre.

« Le peuple zimbabwéen en arrive progressivement au moment où il va souffrir d’une famine provoquée par l’homme », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Harare, évoquant « le chiffre vertigineux de 5,5 millions de personnes actuellement confrontées à l’insécurité alimentaire » dans les zones rurales en raison d’une sécheresse. Quelque 2,2 millions de personnes subissent également une pénurie alimentaire en zone urbaine, où elles sont également privées de services publics de base comme l’eau potable et l’accès aux soins.

« D’ici à la fin de l’année, dans quelques semaines seulement, la sécurité alimentaire va continuer de se détériorer et ce sont 8 millions de personnes, selon les estimations, qui auront besoin d’une aide urgente », a affirmé Hilal Elver, qualifiant ces chiffres de « choquants ».

Le Zimbabwe se débat depuis une vingtaine d’années avec une crise économique, aggravée par une corruption généralisée, que le président Emmerson Mnangagwa, qui a succédé fin 2017 à l’autocrate Robert Mugabe, ne parvient pas à enrayer. Pénuries d’eau, de carburant et de médicaments, manque cruel d’argent liquide, système de santé en ruine… La vie quotidienne se résume déjà, pour ses 15 millions d’habitants, à un combat pour la survie qui se décline dans tous les domaines.
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Le Monde

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