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Benoît de Rous est au bout du fil, mais il préfère laisser la parole à son épouse. Psychologiquement, il est atteint après l’agression dont il a été victime mardi en gare de Vevey, sur le quai numéro 2. Même si elle a eu la peur de sa vie, Anne-Sophie ne veut toutefois pas s’arrêter à leur situation particulière. «Nous ne sommes pas animés par un esprit de vendetta, mais sommes par contre dans celui de faire bouger les choses, explique-t-elle. Nous avons reçu de nombreux témoignages de personnes et amis victimes d’agressions du même type. Nous voulons que les pouvoirs publics interviennent. Si personne ne fait rien, ces malfrats jouiront d’un sentiment d’impunité.»

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Provocations, crachats, mais plus encore une pluie de coups, à l’aide d’une bouteille, des poings et des pieds. Un dernier à l’arrière du crâne projette le jeune homme sur la rampe d’accès au quai. Sa mâchoire heurte la main courante. Il s’effondre. «C’était une agression à la «Orange mécanique». J’ai cru au pire», ajoute Anne-Sophie. Heureusement, Benoît se remet sur pied. Les agresseurs, mineurs pour la plupart, sont déjà loin.

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L’article dans son intégralité sur 24Heures


L’agression détaillée par la victime:

Si vous fréquentez la gare de Vevey, lisez ceci attentivement !

Ce mardi 12 novembre vers 20h, mon épouse Anne Sophie et moi-même attendions notre train sur le quai en gare de Vevey.

Un groupe de six à huit jeunes hommes ont débarqué en se battant puis ont entrepris de vandaliser le distributeur Selecta. J’ai eu une réaction suffisamment visible pour que le groupe estime qu’il était dans leur bon droit de s’empresser de venir me corriger.

J’ai repoussé ma femme pour la protéger. Comme des hyènes, ils m’ont encerclé. Les insultes et les crachats ont fusé, par derrière. J’ai reçu un jet de bouteille à la tête, toujours par derrière. L’un d’eux me provoquait avec les poings pour attirer mon attention, en gardant une distance d’environ un mètre cinquante pendant que les autres me frappaient, toujours par derrière.
Soudain, je sentis l’impact d’un coup de pied avec élan à l’arrière du crâne. Ils m’avaient encore attaqué par derrière mais cette fois je fus sonné. Cette absence de quelques secondes fut suffisante pour que je tombe tête la première sur la rampe d’accès au quai. Ma mâchoire a heurté de plein fouet le métal de la main courante.

Je ne sais même pas comment je me suis relevé mais ma seule pensée était que ma femme était là et qu’il était hors de question que je la laisse seule fasse à ces barbares.
Lâches, ils ont fui alors que je reprenais mes esprits.

Je ne dois qu’à la chance d’être en vie, ou à mon ange gardien comme dit ma femme. En tout cas c’est un miracle que je me sois relevé avec “seulement” la bouche en sang.

Les agents de la police municipale qui nous ont pris en charge se sont montrés très humains, à l’écoute et je les en remercie. Ils ont très vite identifié le groupe, des mineurs multi récidivistes notoires qui occupent une bonne partie de leur temps de travail.

Leurs mines déconfites ont intrigué ma femme qui s’est mise en quête d’informations ; le réflexe quand on a une carte de presse.
Nous avons appris que la police avait fait une demande de pose de caméras de surveillance à la gare, déboutée par la municipalité pour des raisons d’atteinte à la sphère privée.
Les forces de l’ordre remontent au quotidien la dégradation de la situation : déprédations, agressions, deal de drogue, rabattage à la sortie du train, agressions verbales, intimidations physiques, appels et regards crapuleux sur les femmes.
Il apparaît qu’à Vevey les policiers réclament en vain des moyens logistiques et juridiques et qu’au niveau politique rien n’est entrepris pour stopper la gangrène.

Résultat : bien que le groupe ait été arrêté le soir même de mon agression, ils sont ce soir en liberté et ont tenté d’agresser, toujours en bande, un de nos amis en gare de Vevey pour lui voler son blouson.

Nous remercions le conducteur du MOB qui est intervenu et qui a témoigné, s’il lit ce message nous serions heureux qu’il se manifeste. Nous remercions aussi nos amis chers à nos coeurs, Maude et Stéphane, pour leur soutien et leur aide dans le transport et l’attente aux urgences.

Soyez prudents.


La réaction de sa conjointe

Je souhaite revenir ici sur le reproche qui a été fait à mon mari d’avoir voulu « sauver » un Selecta. Cette fois ce fut un Selecta. D’autres ont eu droit au même traitement pour un regard ou une cigarette. D’autres ont eu le simple tort d’exister.
Lisez les témoignages effroyables qui affluent. Ce qui est arrivé mardi soir n’est qu’un symptôme parmi d’autres de l’insécurité qui ronge tout le canton de Vaud.
La question n’est donc pas de sauver un distributeur mais de savoir si nous voulons vivre la tête basse, la peur au ventre ou résister !

Pendant que les politiques sont à leurs assassinats de couloir, nous sommes face à des groupes de sauvages qui ne comprennent que la violence et la domination territoriale. Chaque résistance est pour eux un challenge, chaque victime une médaille, chaque résignation une victoire ; le feu vert pour aller chaque fois plus loin dans la barbarie.

S’ils ne sont pas arrêtés, ils ne s’arrêteront pas d’eux-mêmes.

En dehors du Selecta, je rappelle que nous payons le mobilier urbain. Nous payons chaque fois qu’il est dégradé et qu’il doit être remplacé. Nous payons notre billet de train. Nous payons pour nos services de police. Nous payons nos politiques. Nous payons l’infrastructure et les fonctions régaliennes. Nous payons pour que s’exerce le monopole de la violence d’Etat. Nous payons pour que la justice protège la société et punisse ceux qui portent atteinte à l’intégrité et au bien commun.

Chaque recul nous coûte et nous coûtera de plus en plus cher.

Il est inadmissible que la sécurité se réduise à une équation aussi simple que sordide : soit vous avez les moyens de rouler en SUV et de vivre derrière des grilles, soit vous êtes contraint de subir l’espace public et sa gestion tellement calamiteuse qu’elle en devient criminelle.

Je ne blâme pas les personnes qui incitent au lynchage. Quand on est normalement constitué on ne peut qu’être révulsé et se laisser aller à exprimer une saine colère. On ne peut que vouloir sortir les fourches et les fusils pour éclater les fruits pourris. 
Mais nous n’incitons personne à faire quoi que ce soit qui le mette en danger sur le plan physique et/ou juridique.

Cependant, la vindicte populaire peut être un puissant vecteur de changement. Si vous avez été agressé : portez plainte vous aussi. Si vous avez été témoin d’une agression : témoignez.
Appelez le journaliste de 24heures en charge du dossier, soutenez les forces de police, harcelez vos élus jusque dans les chiottes !

Lancez une initiative pour la réforme de la justice dont celle des mineurs ! Exigez de savoir où passent vos taxes et vos impôts alors que la police n’a même pas les moyens de son action !
Faites du bruit. Ne laissez pas retomber la pression car ceux qui nous doivent des comptes nous oublierons. Tout en continuant de nous faire les poches.

Quant à ceux qui se sont réjouis de ce qui est arrivé à mon mari, qui paierait pour sa soi-disant couleur politique, je ne vous pisserais pas dessus, même si vous étiez en feu.
Si vous estimez qu’une opinion mérite d’être sanctionnée par la violence alors vous faites autant partie du problème que les racailles – d’en haut comme d’en bas – et les gauchistes cosmopolites délirants que vous combattez.
Vous êtes des tartuffes, des nationalistes de haine et de pacotille ; prêts à souhaiter le pire à votre prochain, à un suisse que vous accusez d’être un lâche et un traître en dépit de son comportement héroïque. Vous êtes la honte du nationalisme bien compris.

Merci encore à toutes et tous de votre sollicitude, de votre courage et de votre refus de subir. Nous vous souhaitons de recevoir au centuple ce que vous nous avez donné aujourd’hui. Vous faites chaud au coeur.

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