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Sara Z. et Thomas S. s’aimaient et, pour célébrer leur mariage, ont envisagé d’attaquer le monument parisien à l’explosif. Les deux jeunes viennent d’être renvoyés devant la cour d’assises spéciale pour mineurs.

L’histoire aurait pu se résumer à une insouciante romance 2.0. Sara Z., 16 ans, habite à Montpellier. Après s’être cherchée dans la mouvance gothique, l’adolescente, cheveux bruns et visage slave, se convertit à l’islam. Mi-2016, elle sympathise avec Thomas S., 20 ans, sur le site de rencontres destiné à la communauté musulmane Muslima.

Le jeune homme, sportif et cheveux en catogan, est originaire de la ville voisine de Clapiers (Hérault). Lui aussi s’est tourné vers Allah, après des rêves professionnels brisés, dont celui d’intégrer le GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale).

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Les amoureux prévoient déjà de se marier religieusement le 11 février 2017 et publient, dans un mélange de tradition et de modernité, une annonce sur Facebook afin de trouver un tuteur.

De là, un engrenage mortifère se met en place. Car les noces ne constituent apparemment que le prélude d’un projet djihadiste inquiétant. Selon les plans de ces jeunes fanatiques de Daech, déjoués par les enquêteurs, Thomas S. se fera exploser à la tour Eiffel. Sara Z., elle, émigrera dans un pays musulman, auréolée de son statut de veuve de « martyr ».

Lorsque les enquêteurs de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) les interceptent le 10 février 2017, il était temps : du TATP, explosif instable, et un important matériel de chimiste sont découverts dans un appartement prêté à Thomas.

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Thomas et Sara, aujourd’hui âgés de 23 et 18 ans, seront jugés aux côtés de Malik H., un trentenaire présenté comme le mentor du couple, et trois autres suspects impliqués dans un projet terroriste parallèle.

C’est d’abord parce que Sara s’est confiée, sans le savoir, à un cyber-policier infiltré que le projet de mettre à feu la Dame de fer a été mis en échec.

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Connecté via sa console de jeux, Thomas effectue des recherches sur des substances chimiques, s’intéresse à l’architecture du monument parisien et télécharge « le Manuel du P’tit terroriste ».

Sara, elle, transmet au policier infiltré une vidéo de guerriers arabes à cheval, imagerie djihadiste proclamant en sous-titre : « Laissez-nous faire le djihad, la bataille et le combat à nouveau ». Puis un enregistrement dans lequel elle apparaît en niqab, sitar en main, et prête allégeance au calife autoproclamé de Daech. Elle inscrit sur une feuille « lavage mortuaire », rite islamique prévu après un décès…

Le 9 février, les enquêteurs aperçoivent les deux convertis se rendre dans des supermarchés à Montpellier acheter un verre doseur, de l’acétone, de l’eau oxygénée… Puis s’enfermer dans l’appartement de Thomas. Le soir même, Sara demande à son confident de l’aider « à réussir ce magnifique projet […], ça sera comme aux Etats-Unis en 2001 ». Citant un djihadiste belge connu, elle affirme : « Qu’importe si ton corps est explosé en plusieurs morceaux, Allah te ressuscitera ».

Les policiers décident alors de précipiter leur coup de filet au lendemain.

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En garde à vue, Sara Z. assume leur projet criminel : « [Thomas] devait tuer des gens sur Paris. J’avoue que j’étais fière de ce qu’il allait faire, à savoir exploser la tour Eiffel. Je voulais être la veuve de cet homme qui allait entrer dans l’histoire […] Je savais que j’allais me marier à un tueur ».

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Mis en examen, le couple et son tuteur risquent 30 ans de réclusion criminelle. Thomas et Malik sont depuis écroués à Lille (Nord) et Valence (Drôme).

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Quant à Sara, elle a d’abord été placée en centre éducatif fermé à Laon (Aisne) avant de bénéficier d’une liberté surveillée préjudicielle.

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LeParisien

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