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C’est un témoignage rare. Un an après le début du mouvement des “gilets jaunes”, Stéphane, CRS, nous livre son ressenti des douze derniers mois. Entre “l’extrême violence” des manifestations parisiennes, la peur dans les rangs des forces de l’ordre, et “l’incompétence” de ses supérieurs.

C’est grâce à ces quelques milliers d’hommes que la République a tenu bon“, estime-t-il. “Si les gens sont encore en poste dans les ministères, que notre Président est encore en poste, c’est grâce à eux. Et personne ne le dit.

Là, c’était des gens de la population. Des gens de la classe populaire, des ouvriers, des sans emploi, qui se transformaient en bêtes sauvages.””Et pour que des gens ‘lambda’ se transforment comme ça, c’est qu’il y a un réel souci en France. Et pas depuis l’année dernière : c’est une cocotte-minute qui a explosé en décembre, mais qui couvait depuis des années.”

Dès 8 h 30, 9 h du matin, on entendait sur les radios de la police que ça commençait déjà à ‘grenader’ et à partir à l’affrontement, chose qui est incroyable dans une manifestation. Là, on s’est dit : ‘la journée va être très longue’.” Ce premier samedi de décembre marque la première flambée de violences du mouvement des “gilets jaunes”, notamment autour de l’Arc de Triomphe. À la fin de la journée, on dénombrera 270 interpellations, et plus de 200 blessés, tant côté manifestants que côté forces de l’ordre.

Stéphane, lui, se trouve en retrait des Champs-Élysées : il est posté devant des barrières sur 150 mètres de long, à 100 mètres de l’Élysée. “J’ai vu dans les yeux de mes collègues la crainte qu’on ne puisse pas tenir notre position. Si on avait été attaqué là où j’étais, on aurait pas pu tenir : l’Élysée tombait. À posteriori, ça fait vraiment peur“, explique ce grand gaillard d’1,90 mètre. Car ce jour-là, tous les effectifs sont répartis dans la capitale : en cas de besoin, pas de renfort possible. “Si on avait été vraiment ‘enfoncés’ au niveau de l’Élysée, personne ne pouvait nous secourir.

Quand vous avez 3 000 “gilets jaunes” qui passent devant votre barrière, vous vous dites : là, s’ils réalisent qu’on est que trois et que l’Élysée est à 100 mètres, on va peut-être téléphoner à la famille pour leur dire qu’on les aime et qu’on ne sera pas là ce soir. ” […]

S’il [le mouvement des Gilets jaunes] devait reprendre de l’ampleur, comment réagirait Stéphane ? On fera ce qu’il faut pour que l’ordre règne. Quel que soit le type de personnes que l’on a en face de nous.

franceinter

merci à anonime

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