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Quelques mois avant la chute du mur de Berlin, Francis Fukuyama, alors conseiller de l’administration Reagan, publie dans la revue The National Interest un article qui fait sensation : “La fin de l’histoire ?”. Désormais professeur en sciences politiques à l’université Stanford, en Californie, il nuance son analyse. Et décrypte les causes de la vague populiste.

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Les élites traditionnelles ont-elles compris l’enjeu ?

Les électeurs des mouvements populistes sont souvent perçus comme des racistes ou des xénophobes… Or c’est souvent faux. Les électeurs les plus modestes ont des revendications légitimes : depuis plusieurs années, certains ont vu leur pouvoir d’achat se déliter, leur situation s’est précarisée, d’autres ont perdu leur emploi… Le meilleur carburant du populisme, c’est le dédain des élites libérales à l’égard de ces citoyens qui n’ont pas grand-chose à perdre. Ces affaires ne sont pas seulement d’ordre économique ; elles traduisent une soif de dignité et de reconnaissance. Voilà pourquoi il ne suffira pas de créer des emplois ou de relancer l’industrie. La dignité exige l’écoute. J’ai été frappé de constater à quel point, au Royaume-Uni, lors de la campagne pour le référendum sur le Brexit, les partisans du maintien dans l’Union européenne semblaient faire la leçon à l’autre camp et fustiger leur prétendu manque d’éducation.

Si une partie de la population s’estime négligée et vote pour des leaders populistes de droite, la gauche n’en porte-t-elle pas une part de responsabilité ?

Les inégalités se creusent. Si les critères de vote étaient uniquement d’ordre économique, les mouvements favorables à une meilleure distribution des richesses auraient le vent en poupe. Or ce n’est pas le cas. Les populistes de droite ont une popularité croissante, car ils ont mieux compris les questions de dignité et de communauté. […]

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