Fdesouche

Les réseaux du dictateur, qui reposent sur la diaspora turque, notamment en Alsace, œuvrent en sourdine sur plusieurs fronts.

Le scénario varie peu. A chaque manifestation autour de la question kurde, les services de police sont en alerte. Depuis le lancement de l’offensive turque dans le nord de la Syrie, les villes de Mulhouse et de Strasbourg, par exemple, ont connu trois manifestations pour la défense du Rojava (le Kurdistan syrien). Toutes ont été traversées par de brefs mais intenses moments de tension, notamment lorsque les cortèges kurdes ont croisé de jeunes militants pro-Erdogan.

La France s’est habituée aux poussées de fièvre politiques sporadiques, à l’importation des conflits étrangers sur son sol. La pièce qui se joue sur la scène internationale se décline quasi systématiquement dans sa version française. Les autorités anticipent ces transpositions locales – parfois violentes – des tensions turco-syriennes, car un activisme intense autour des questions géopolitiques turques s’est développé en France, et tout particulièrement en Alsace.

D’abord parce qu’on y croise une importante communauté turcophone, mais surtout parce que cette région fait l’objet de toutes les attentions de la part des réseaux proches du président turc. ” L’instrumentalisation de la diaspora turque reste à l’ordre du jour pour le pouvoir d’Ankara. Mais aux thèmes de mobilisation “classiques” comme les accusations lancées contre les Kurdes autonomistes du PKK, s’est ajouté celui de la dénonciation de l’islamophobie, en France en particulier. Ces deux sujets permettent de “ratisser” large, bien au-delà de la seule communauté turque de France” , explique la journaliste Ariane Bonzon.

(…) Les réseaux qui permettent le contrôle de la communauté gravitent autour des institutions locales et européennes grâce à un maillage d’organisations non gouvernementales, d’associations, de partis politiques et de structures religieuses de tous types. C’est par exemple en Alsace qu’est né le Parti égalité et justice (PEJ), une émanation politique à tendance communautariste de l’association Cojep, qui structure et accompagne les réseaux d’Erdogan sous couvert d’oeuvrer “pour la justice, l’égalité et la paix” .

(…) Le Point

Fdesouche sur les réseaux sociaux