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[…] Depuis 2015, l’idée d’une «crise migratoire» a envahi les débats publics et les discours politiques, évoquant une menace pour la culture et l’économie de l’Europe. Un ouvrage collectif conteste cette lecture et montre que, s’il y a bien crise, elle résulte de la défaillance des modalités d’accueil […].

Les politiques déployées au XXIe siècle en Europe pour contenir l’arrivée en Europe des primo-arrivants sont inefficaces, et contraires aux principes fondamentaux envers lesquels les États européens se sont formellement engagés. Parmi celles-ci, l’Agenda européen en matière de migration (COM(2015) 240 final). Leur contresens repose sur un écart de langage.

L’expression «crise migratoire» ou «crise des migrants», presque exclusivement utilisée dans le langage commun, véhicule l’idée d’une menace. Elle suggère que les personnes qui entrent en Europe en altèrent radicalement la culture et en menacent la stabilité socio-économique. Ce postulat est tout aussi faux que dommageable pour les premiers concernés. Le choix d’utiliser cette expression «reflète avant tout le refus des États européens d’intégrer la dimension contemporaine et internationale d’un phénomène qu’il est illusoire de prétendre enrayer et qui ne peut au demeurant être qualifié ni de nouveau ni d’imprévisible» (p. 12). […]

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