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Alors que de plus en plus de leaders populistes, en Europe et dans le monde, accèdent au pouvoir, Ipsos dévoile les résultats de son étude annuelle Global Advisor sur le populisme et le nativisme. Attrait pour un pouvoir qui casse les codes, volonté d’une parole dirigeante libérée du « politiquement correct », situation économique dégradée, thème de l’immigration… Ipsos décrypte tous les ingrédients du populisme, et révèle que près d’un Français sur deux (46%) pense que le système actuel ne fonctionne plus. A bientôt un an des prémisses du mouvement des Gilets Jaunes, l’étude apporte un nouvel éclairage sur la crise de la représentation qui anime la France depuis de nombreux mois.

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Ce constat s’accompagne d’une crise de la représentation : en France, 3 Français sur 4 (75%) déclarent avoir l’impression que les partis traditionnels et les politiciens ne se soucient pas des gens comme eux, ou encore ne les comprennent pas (72% des Français, soit +10 points par rapport à la moyenne mondiale). Une tendance qui a augmenté structurellement ces dernières années partout dans le monde (66% de l’opinion mondiale partage cette impression, vs. 64% en 2016).

Le désir d’autoritarisme reste fort en France

Pour répondre à une représentativité vue comme défaillante, 77% des Français perçoivent l’arrivée d’un leader fort, capable de casser les règles, comme une solution pour améliorer la situation du pays. Un chiffre bien au-dessus de l’opinion mondiale (49%), plaçant l’hexagone en tête des pays les plus prononcés sur cette question. Par ailleurs, seuls 4% des Français émettent un fort désaccord avec cette idée.

65% des Français sont également convaincus qu’un tel responsable politique permettrait d’inverser la tendance et de reprendre le pays des mains des riches et des puissants, un chiffre toutefois en baisse de 5 points par rapport à 2016.

« L’affirmation que les élites ont trahi le peuple, que le temps de reprendre directement le pouvoir est venu, que le système est cassé, que passer par des « représentants » ne fonctionne pas et qu’il faut en changer… Sont des éléments constitutifs du populisme. Cela explique l’émergence de personnalités hors « establishment », pour porter une parole directe, cash, libérée du politiquement correct et charismatique : Trump, Salvini, Bolsonaro, Johnson, Orban… chacun incarne ce leadership décomplexé qui déstabilise les représentations traditionnelles tout en étant supposé populaire. « A quelques mois de l’entrée dans une nouvelle séquence électorale, il ne sera pas inutile de garder à l’esprit les alertes que représentent nos résultats sur le fonctionnement et la perception de la démocratie.» explique Yves Bardon.

Des Français méfiants sur la question migratoire

Dernière brique du populisme : le nativisme, et l’immigration, qui reste associée à une menace. Ainsi, plus d’un Français sur deux (65%) pense qu’accueillir les migrants n’améliorera pas la situation du pays. Par ailleurs, 45% des Français estiment que l’arrivée de migrants prive les Français de services sociaux, une croyance qui a toutefois tendance à reculer en France (vs. 49% en 2016).

Enfin, l’idée que les Français devraient être prioritaires dans l’attribution d’un emploi a progressé en France sur les trois dernières années : elle en convainc 54%, en augmentation de 3 points depuis 2016.

Ipsos.com

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