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Le continent est celui qui compte le plus de cheffes d’entreprise. Elles se lancent par manque d’emplois salariés, mais aussi pour faire avancer leur communauté et leur société.

C’est un proverbe baoulé qu’on se répète entre femmes, sourire entendu. La locution, imagée comme il faut, rappelle que « les poules savent quand le jour se lève, mais elles laissent le soin aux coqs de l’annoncer »… A Marrakech, au forum Women in Africa (WIA), qui consacre les 54 femmes entrepreneuses de l’année, on adore ce bon mot.

En 2019, elles étaient 500, de ces femmes qui œuvrent en silence au développement de l’Afrique, à avoir fait le déplacement au WIA, monté par celle qui a déjà inventé le Women’s Forum, Aude de Thuin. L’événement veut leur offrir un petit coup de projecteur et un réseau mondial au féminin afin que ces Africaines pleines d’idées et d’élan trouvent les moyens de leur créativité pour faire avancer leur continent. […]

Un travail mené en 2018 par Anne Bioulac, partenaire associée chez Roland Berger, a montré que si les femmes représentent la moitié de la population africaine et produisent 62 % des biens économiques du continent, elles ne sont que 8,5 % à être salariées. Face à la difficulté à trouver un emploi, elles ont décidé de réagir et sont devenues des serial-entrepreneuses, dans l’informel d’abord. Une histoire déjà ancienne. « La formidable puissance économique et sociale des femmes africaines distingue ce continent du reste du monde. Leur présence massive dans le secteur informel et la production de biens alimentaires font d’elles des agents économiques de premier plan, que l’émergence d’une société civile conduit de plus en plus à s’organiser », analysait la philosophe Sylvie Brunel dans un article intitulé « La femme africaine : bête de somme… ou superwoman », publié dès 2005 dans le hors-série « Femmes, combats et débats » de la revue Sciences humaines. […]

Le Monde

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