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Selon le journaliste Antoine Menusier, les célébrations qui ont accompagné la victoire de l’Algérie dimanche soir révèlent que le problème des banlieues n’est toujours pas réglé. […] À la lumière des incidents (heurts avec la police, vandalisme, voitures brûlées) qui ont émaillé, jeudi 11 et dimanche 14 juillet, en France, deux matchs de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) disputés et gagnés par l’Algérie en Égypte, pays organisateur, on se dit que la longue parenthèse d’abstinence ouverte après le France-Tunisie de 2008 a du bon.

[…] L’affaire est identitaire et comporte des enjeux politiques. Dans ces manifestations d’apparente hostilité à la France, limitées à une minorité mais rendant compte d’un malaise plus général, il ne s’agit pas seulement d’un «pogo beur», d’une punk attitude, le temps que jeunesse se passe. Ce «Fuck off la France!» d’un soir qui se répète, nous dit d’abord, et c’est un lieu commun, que le «problème des banlieues» n’est pas réglé. Il n’est pas réglé pour quantité de raisons, sociales, économiques, historiques.

Que l’on se tourne vers l’aval ou vers l’amont de ces raisons, il y a un problème d’intégration qui touche au mental. Chez un certain nombre de jeunes, chez des plus anciens aussi, prévaut le sentiment de pas être désirés, non seulement par une partie des Français, mais parfois par la France elle-même, et ce, depuis l’arrivée des premières générations d’immigrés maghrébins, africains par extension. À l’inverse, le désir de France – ancienne puissance coloniale qui n’aurait que des dettes morales, apparaissant par ailleurs comme en fin de cycle civilisationnel, faible, sans ressorts, presque bonne à prendre – n’est pas pour tous des plus naturels, quand il ne fait pas défaut. Dans les années 1970, un père algérien ayant perdu quatre de ses frères durant la guerre d’Algérie, avait dit à son fils qui serait un jour chanteur et musicien: «Sois Français, mais ne le deviens pas.» […]

Le Figaro

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