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[…] Le chantre de Nelson Mandela n’est plus. Jonathan Clegg a marqué l’histoire contemporaine sud-africaine par ses chansons, mariage des sonorités africaines et des rythmes de la pop. Ardent défenseur de la culture africaine, il était surnommé «le Zoulou blanc», il est décédé lundi des suites de son cancer à l’âge de 66 ans.

Tout commence dans une famille de paysans juifs lituaniens et polonais immigrés en Rhodésie du Sud, les Braudo. La mère de Johnny Clegg, Muriel Braudo, suivant des cours à l’université de Johannesburg, se marie avec un non juif, Denis Clegg, contre l’avis de son père. Le couple part ensuite en Angleterre et y élève le petit Jonathan Clegg.

Cependant, six mois après cette naissance, le couple divorce et, après un bref passage en Israël la mère retourne élever seule son enfant dans la ferme familiale à Gwelo, près de Selukwe, en Rhodésie (l’actuel Zimbabwe). Enfant blanc dans l’Afrique du Sud de l’apartheid, Jonathan grandit dans un environnement isolé de toute culture africaine. Malgré cela, il arrive à se lier d’amitié avec le fils du chauffeur de la famille qui l’initie au ndébélé du Transvaal, une langue qui tire ses origines du zoulou.

[…] Accompagnant son beau-père qui devait faire un reportage en Zambie, le jeune Johnny découvre un monde d’harmonieuse coexistence entre Blancs et Noirs qui le marquera durablement. Revenu à Johannesburg, l’adolescent arpente les rues des banlieues où vivent les travailleurs zoulous. Ils finissent par l’initier à leur langue, à l’isishameni – la danse traditionnelle – et à la guitare zoulou.

En parallèle à sa formation musicale, il suit des études sur la culture zoulou à l’université. Un peuple qui a été pour lui «un foyer, dira-t-il plus tard. Il y a eu une période de ma vie où j’ai regretté de ne pas être Noir. Je le voulais désespérément».[…] Johnny Clegg disparait un an, quasiement jour pour jour, après le décès du photographe David Goldblatt, autre grand pourfendeur de l’apartheid et figure, comme le chanteur, de l’Afrique du Sud en révolte contre elle-même pendant des années. […]

Le Figaro

Merci à Roberto 31

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