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Auteur de « L’Empire du politiquement correct » (Cerf), le sociologue canadien Mathieu Bock-Côté analyse la division de la France en communautés apparemment irréconciliables.

« On accepte, et même on valorise des pratiques chez les autres, que l’on condamnerait vigoureusement chez nous »

« Le catholicisme en France est plus qu’une religion, c’est la matrice à partir de laquelle s’est constituée en bonne partie la civilisation française. »

Le 14-Juillet, la fête nationale commémorant la prise de la Bastille en 1789, vous paraît-il être un symbole d’union ou de désunion ?

Que l’on soit de gauche, de droite, du centre ou d’ailleurs, c’est un moment de communion patriotique. Naturellement, chaque famille de pensée aborde l’Histoire avec sa propre sensibilité, mais le sentiment d’une aventure historique partagée emporte les hommes au-delà de ce qui les divise.

Ce qui m’inquiète, toutefois, c’est l’indifférence ou l’hostilité suscitée par les symboles nationaux au sein de certaines franges de la population que l’on dit « issues de la diversité ». Quand on brandit le drapeau d’un autre pays, en plus de siffler celui du pays qui vous accueille, on est en droit d’y voir une inquiétante désagrégation de la communauté nationale – à moins que ces populations ne s’y soient jamais agrégées. […]

Certains vous répondront que c’est un mouvement très limité…

Faux ! C’est un phénomène qui se répand, qui frappe le Canada anglais, qui frappe maintenant le Québec et la France depuis un bon moment. Nous sommes témoins d’une régression majeure de la liberté d’expression, réclamée par des groupuscules identitaires qui jouent la carte de l’indignation permanente. Il s’agit de codifier la parole publique pour empêcher les propos « offensants » qui heurteraient la sensibilité des uns ou des autres ; […]

Pourtant, cela fait des décennies qu’on nous dit qu’il faut se méfier de la notion d’identité, supposée de droite, au profit du mélange ou du métissage…

L’Occident accepte de s’identifier, mais à condition de s’accuser. L’Occidental n’a pas d’identité, sauf si on le dénonce comme exploiteur et dominant. Là, il retrouve son essence d’Occidental. Quant aux mino­rités, le simple fait de ne pas ana­lyser leur situation à partir d’une grille d’ana­lyse relevant de la sociologie victimaire vous range du côté des oppresseurs. […]

Famille chrétienne

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