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Téhéran, de nos jours. Une prostituée entre dans un taxi avec son fils de 12 ans. Elle fait une fellation au chauffeur, qui manque de s’étrangler en apercevant dans la rue sa fille main dans la main avec un garçon. Le ton est donné. Ali Soozandeh s’est assigné pour mission, dès son premier film, de mettre au jour les mœurs et hypocrisies de la société iranienne à travers plusieurs personnages : une pute « en affaire » avec un juge libidineux afin d’obtenir un logement, un musicien sans le sou cherchant à financer la reconstruction de l’hymen d’une amie, une faiseuse d’anges…

La frontalité du pamphlet est atténuée par la forme flottante du film, tourné en rotoscopie (technique qui consiste à filmer en prises de vues réelles puis à redessiner les images une à une pour en tirer un film d’animation). De même qu’intervient le regard décalé du fils de la prostituée, témoin muet et précoce de ce quotidien obscène qu’il poétise à sa manière.

Mardi 9 juillet à 22h15 sur Ciné + Club. Drame iranien d’Ali Soozandeh (2017) Avec Elmira Rafizadeh, Zahra Amir Ebrahimi, Arash Marandi. 1h36. (En multidiffusion et A la demande).

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