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Alors qu’elle rencontre les Pays-Bas en finale dimanche, la sélection américaine, symbole de la défense de minorités, est pourtant majoritairement composée de joueuses blanches.

De l’équipe américaine de football, finaliste de la Coupe du monde féminine qui s’achève dimanche 7 juillet, on retiendra volontiers le score irréel de son premier match contre la Thaïlande (13-0), la puissance de jeu tout au long de la compétition ou la passe d’armes politique entre la milieu de terrain Megan Rapinoe et le président des Etats-Unis, Donald Trump.

Mais une image restera aussi collée à cette formation, qui affronte les Pays-Bas en finale. Celle d’un groupe de jeunes femmes, majoritairement blanches, et donc partiellement représentatives d’un pays qui compte 18 % de Latinos, 12 % d’Afro-Américains et 5,6 % de personnes d’origine asiatique.

Sur les vingt-trois sélectionnées dans l’équipe américaine, cinq sont certes Afro-Américaines ou métisses, un chiffre qui, en proportion, semble élevé mais qui n’apparaît guère sur le terrain, où, à l’exception notable de la défenseuse Crystal Dunn, l’écrasante majorité des titulaires régulières sont les joueuses blanches. L’absence de joueuse d’origine hispanique est tout aussi surprenante, alors que le football demeure l’un des sports les plus populaires dans cette communauté aux Etats-Unis.

Ce déséquilibre peut paraître d’autant plus étonnant que cette équipe, conquérante, triple championne du monde et quadruple championne olympique, est devenue aux Etats-Unis le symbole de la défense des minorités sexuelles et de l’égalité des droits entre les hommes et les femmes.

La star Megan Rapinoe, homosexuelle affichée depuis 2012, défend les droits de la communauté LGBT et a récemment affirmé : « Vous ne pouvez pas gagner sans les gays dans votre équipe. » Par ailleurs, plusieurs joueuses ont lancé une action en justice pour obtenir un traitement équivalent à celui des footballeurs de l’équipe nationale, dont les revenus sont près de trois fois supérieurs, en dépit de leurs performances sportives décevantes.

Comment alors, dans cet environnement plutôt progressiste et ouvert, justifier ce manque d’inclusion des minorités ethniques ? Des aspects financiers et culturels expliquent en grande partie le profil homogène des footballeuses américaines. Traditionnellement aux Etats-Unis, le football – soccer – est un sport pratiqué dans les familles aisées blanches des banlieues de grandes villes. Plus que les autres sports populaires, il demande un investissement financier et familial important.

Le Monde 

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