Une tenue commune «assure d’abord que chacun disposera des effets nécessaires à la phase initiale. Elle permet d’évacuer tout débat sur ce qui constitue une tenue adéquate (ou “digne”, ou “neutre” ou “décente”…). Elle gomme les appartenances religieuses mais aussi sociales et supprime toute discrimination à raison des ressources de la famille» écrivent les auteurs du rapport [préparatoire préparatoire au SNU]. Qui ajoutent : «Cest dire qu’elle devrait être rendue obligatoire, mais aussi être remise – car son coût serait à défaut un obstacle.»

Pourtant, les 2000 premiers volontaires du SNU devraient pouvoir garder leur tenue, selon Match. Et ce malgré le coût unitaire de 150 euros du paquetage (deux tee-shirts, deux polos, deux pantalons, une veste, une casquette, une paire de chaussures), écrit l’hebdo. Un montant confirmé à CheckNews par le cabinet de Gabriel Attal. Qui nous précise également la quantité produite : «3 500 tenues» (le Secrétariat d’Etat misait au départ sur au moins 3 000 volontaires). (…)

Le cabinet du Secrétariat d’Etat a confirmé à CheckNews que c’est Paul Boyé Technologies qui produit les uniformes du service national universel. L’entreprise de taille intermédiaire, qui fabriquait depuis 2011 les uniformes des gendarmes, a gagné un marché de 248 millions d’euros en 2018, pour équiper pendant 4 ans police et gendarmerie nationales. C’est vraisemblablement à ce marché qu’a été adossée la production des tenues du SNU.

Paul Boyé Technologies dispose de deux sites en France. (…) «Pour l’habillement non technique, les appels d’offres européens et la concurrence des pays à bas coût ont obligé l’entreprise à fermer son usine de Sète (Hérault) en 1991 et à ouvrir un site de production à Madagascar en 1992, qui a été agrandi et emploie 1000 salariés», précise Les Echos. (…)

Avant de nous renvoyer vers sa hiérarchie, une personne travaillant sur le site tunisien a toutefois reconnu par téléphone que la production des uniformes du SNU avait bien lieu dans son usine. Car Paul Boyé Technologie ne fabrique en France que les produits les plus complexes, ou qui nécessitent un haut niveau de technologies, confie une autre personne qui connaît bien, l’entreprise. Les productions plus simples revenant donc à des usines à l’étranger. (…)