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Franceinfo Culture: Les découvertes de sites archéologiques amérindiens sont-elles fréquentes en Guyane?

Jean-François Modat: On en trouve un peu partout. A l’époque précolombienne, tout le territoire du département était occupé, notamment la forêt. Mais aujourd’hui, la plupart des fouilles sont menées sur le littoral. Les populations amérindiennes, installées sur des dunes sableuses qui constituent de légers reliefs, y exploitaient les ressources maritimes. Comme chantiers archéologiques récents, il y a ainsi eu celui de Rémire-Montjoly (nord-ouest) ou ceux entrepris en lien avec la base de Kourou, Eva 2 et Luna 2. L’existence du centre spatial nous donne en effet l’occasion d’exploiter de très grandes surfaces.

Sur ces sites, on trouve notamment des trous de poteaux, sur lesquels étaient posées les structures d’habitation, ainsi que des tombes.

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Quels types d’objets trouve-t-on sur les sites ?

Des objets en pierre : lames, lamelles, pointe de flèche, haches polies… Les haches sont également parfois façonnées à partir de coquillages. On trouve aussi des éléments en terre cuite, notamment des vases. Certains sont caractéristiques de ce que l’on découvre ailleurs en Amérique du Sud. Ils peuvent être recouverts de décors peints, avoir des formes anthropomorphiques (motifs humains) ou animales (pattes de canard, ailes d’oiseau…). Il y a également des bijoux avec des perles en verre.

A quand remontent toutes ces découvertes ?

Les datations des sites s’étalent de 5000 avant notre ère au XV-XVIèmes siècles de notre ère, ce que l’on appelle la “période de contact”  (avec les Européens à partir des XVI et XVIIèmes siècles, NDLR).

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Ce passé, que l’archéologie aide à découvrir, a-t-il été occulté à l’époque coloniale?

Je ne dirais pas qu’il a été occulté. Disons que le temps amérindien est passé au second plan quand les Européens ont découvert ces territoires. D’autant que la mémoire de ces populations est basée sur le langage alors que celle des Européens l’est sur l’écrit et l’image. Il y a eu un phénomène d’acculturation : les connaissances et les savoir-faire des Amérindiens ont disparu. Mais aujourd’hui, leurs descendants sont très friands de retrouver leurs racines.

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