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Emma a dû accepter le choix de sa fille de se reconnaître « ni comme fille ni comme garçon ». Mère et ado témoignent.

A la fin de l’été précédant son entrée au lycée, Yane a fait son coming out. Née fille quatorze ans plus tôt, Yane – qui portait alors un autre prénom – a souhaité n’être plus rattachée au genre féminin. Deux ans plus tard, « iel » (c’est le pronom neutre choisi par Yane, qui souhaite par ailleurs être accordé au masculin, y compris dans cet article) se définit comme « non binaire » et agenre. « Non binaire, dans mon cas, cela signifie que je ne me reconnais ni comme fille ni comme garçon. Mais je suis aussi, actuellement, dans une parenthèse agenre, donc sans genre du tout », explique Yane.

« Homosexuelle ou transgenre, je comprends, mais agenre… J’ai un peu de mal à le concevoir. C’est ma limite de femme hétérosexuelle cisgenre ! », commente avec humour sa mère, Emma (son prénom a été modifié à sa demande), qui a appris à manier cette terminologie. A 43 ans, cette professeure des écoles « résolument féministe », accompagne comme elle peut le souhait de son enfant.

« Je l’appelle mon A », dit-elle affectueusement. Bien qu’elle s’efforce de respecter sa volonté, il lui arrive encore de dire « ma fille » en parlant de Yane, et de la désigner au féminin. « Mais je fais très attention quand on est avec d’autres personnes à la genrer comme elle le souhaite, parce que ça compte beaucoup pour iel », assure-t-elle dans un savant mélange.

(…) Le Monde

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