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[…] C’est une découverte archéologique comme on en voit peu. Ou en tout cas pas de cette manière. En 2005, alors qu’ils s’amusaient à creuser dans ce qui leur sert de bac à sable, des enfants de l’école de Saint-Laurent-Médoc, en Gironde, font une étonnante – quoiqu’effrayante – découverte : des restes humains très anciens ! Des archéologues vont donc prendre le relai et découvrir que l’école de la commune était en fait construite sur un tumulus funéraire, l’une des premières formes de monuments funéraires. En somme, l’ancêtre de nos pierres tombales.

Les première analyses font état de restes humains vieux de plusieurs centaines d’années. Notable, mais rien d’incroyable. Une nouvelle étude* publiée en avril 2019 vient pourtant donner une toute nouvelle dimension à ce mystérieux site funéraire, baptisé le tumulus des Sables : il est en réalité bien plus vieux et a même été utilisé comme cimetière récurrent pour enterrer des gens pendant près de 2000 ans. En excavant le monticule, les archéologues ont trouvé 30 individus (20 adultes et 10 enfants) placés dans la fosse sur une période de 2000 ans, du Néolithique (environ 3600 av. J.-C.) au début de l’âge du fer (1250 av. J.-C.).

Mais une question taraude les chercheurs : pourquoi cet endroit a priori banal a-t-il servi pendant si longtemps de cimetière collectif, des sites que l’on trouve habituellement dans des lieux symboliques ? « C’est inhabituel parce qu’ici, rien n’indique qu’il s’agissait d’un endroit prestigieux, précise Hannah James, une doctorante de l’Université nationale australienne (ANU) qui a participé aux recherches, dans un communiqué. C’est un monticule d’environ 50 cm de profondeur. Ce n’est même pas une colline ! Il y a autre chose ici qui a poussé les gens à revenir et à l’utiliser. » Quelque chose que les experts n’arrivent pas encore à identifier.

En revanche, l’analyse isotopique des restes dentaires a montré que les individus suivaient tous un régime alimentaire terrestre : à la surprise des chercheurs, ils ne pêchaient pas, malgré la proximité de la rivière et de l’océan Atlantique. L’un d’entre eux semble avoir vécu dans un climat beaucoup plus froid, dans les Pyrénées peut-être, et ensuite transporté jusque-là après sa mort, pour une raison inconnue. Enfin, les archéologues ont exhumé un méli-mélo de céramique cassée, de métal et d’os d’animaux, probablement des reliques funéraires.

« Nous avons affaire à des restes fragmentés, éparpillés et minuscules qui rendent le travail d’analyse fastidieux… et pourraient finalement révéler un nombre encore plus grand de personnes enterrées là-bas », estime Hannah James.

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