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Voilà qu’en préparant ce documentaire radio, plusieurs intervenantes me parlent de la série Aïcha comme d’un chef-d’œuvre de propagande sexiste et raciste. La petite Arabe dominée qui échappe à sa famille rétrograde en se mariant avec un Blanc, parce qu’évidemment hors du mariage mixte il n’y a pas de salut pour elle. […]

La vérité c’est que je trouvais les personnages un brin caricaturaux mais ça ne me posait pas de problème de servir la soupe intégrationniste et puis je faisais d’une pierre deux coups, j’étais du bon côté de la barrière des races et j’avais un métier valorisant et bien payé. Ça! c’est de la colonisation. C’est quand l’indigène acculturé, celui qui est le plus proche de son maître, sert d’auxiliaire pour asservir les autres indigènes. Ça fait mal de le reconnaître mais je crois que j’ai été un genre de collabo.

Je voyais bien, quand j’étais adolescente, que je ne subissais pas autant de contrôles policiers que mon petit frère, mais je ne me doutais pas que j’étais aussi avantagée dans la course aux études, au logement, à l’emploi par une société qui considère que la vie d’un garçon arabe vaut moins qu’une autre.

Adila Bennedjaï-Zou

 

[…] si les femmes indigènes subissent un tort particulier de la part des hommes de leur communauté c’est que eux-mêmes subissent un tort raciste. Plus on tapera sur les hommes, plus ils seront violents et plus leur masculinité deviendra toxique. Et qui subit cette masculinité toxique en bout de course ? Ce sont les femmes de la famille. Donc autant libérer les hommes de cette oppression. […] on ne se mobilisera jamais contre les hommes indigènes, jamais, nous on se mobilise contre le système qui fait d’eux ce qu’ils sont.

Houria Bouteldja

franceculture.fr

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