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​A l’heure de #MeToo et des réseaux sociaux, les Instituts d’études politiques tentent de réagir aux dérives, mais restent mal à l’aise

Début avril, l’Institut d’études politiques de Strasbourg a épinglé des chants sexistes, racistes et négationnistes prononcés par ses étudiants au cours d’une compétition sportive entre écoles.

« Moi j’aime le Rwanda, car il y a des enfants soldats »… « Et un, et deux, et Troisième Reich ! Et quatre, et cinq et six millions ! Et sept, et huit, et prouvez-le ! ». Voici quelques-unes des paroles chantées par des étudiants de Sciences po Strasbourg, lors du dernier Critérium, un challenge sportif rassemblant les 10 instituts d’études politiques (IEP) de France. Un week-end de compétitions – et de soirées – souvent marqué par des débordements.

Mais cette fois, les dérives ont été relayées par une page Facebook, Paye ton IEP, puis repris par le site Rue89 Strasbourg. Et provoqué une réaction forte de la grande école, en avril. Le directeur s’est adressé à ses étudiants dans une lettre, dénonçant des propos « sexistes et racistes », et « des chants pronazis […] inadmissibles. » Avant d’envisager des sanctions disciplinaires.

En 2016, c’était le carnet de chants de l’IEP de Lille qui était porté à la connaissance de l’administration. Des « blagues grivoises » chantées « par une minorité d’étudiants », selon un ancien étudiant de Sciences po Toulouse. Mais malgré tout « courantes ».

Des éléments qui font tache pour des IEP qui capitalisent sur leur prestige et leur réputation de formation des élites. « Nous avons affaire à des comportements grégaires témoignant d’une forme d’ensauvagement qui ne sont pas sans rapport, par ailleurs, avec des problèmes très préoccupants d’addiction, notamment à l’alcool, » condamne Rostane Mehdi, directeur de Sciences po Aix, qui nous a répondu par e-mail (les IEP de Toulouse, Lyon, Strasbourg et Rennes n’ont pas souhaité répondre).

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