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«Tout le monde connaît quelqu’un qui s’est fait agresser. C’est terrifiant de se dire que la prochaine personne à en être victime pourrait être ta mère, un ami, toi.» En dépit des températures avoisinant les 0 degré de cette soirée de décembre, Yuange Zheng, 21 ans, est posté avec une vingtaine d’hommes d’origine chinoise au pied de la résidence du Parc à La Courneuve. Du coucher du soleil jusqu’à minuit, ils sont là pour s’assurer que tous les résidents rentrent chez eux en sécurité. Vols à main armée, coups, agressions sexuelles, insultes, humiliations… Les attaques à caractère raciste sont le quotidien de la communauté chinoise, notamment à Aubervilliers et à La Courneuve.

«Maintenant, je suis complètement paranoïaque. Où que j’aille, je regarde tout le temps derrière moi pour m’assurer que je ne suis pas suivie. La présence des voisins me rassure et me touche, aussi. C’est important de voir que l’on n’est pas seul face à ça», raconte Hongzhu Lin avec émotion, en brandissant son téléphone où défilent les photos de son visage tuméfié. Alors qu’elle rentrait chez elle avec son mari, elle s’est fait voler et tabasser à l’endroit même où la veille est organisée. Dans l’esprit des agresseurs persiste le stéréotype que les Chinois circuleraient avec beaucoup d’argent liquide sur eux. Se sentant délaissés par les autorités, les membres de la communauté ont pris leur sécurité en main.

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