Fdesouche
A quelques jours du scrutin, les candidats des 34 listes aux élections européennes font campagne pour engranger des votes et s’imposer le dimanche 26 mai. Si les sujets sont nombreux, l’immigration est aujourd’hui au coeur du programme de plusieurs partis. C’est d’ailleurs la question considérée comme la plus difficile concernant l’avenir de l’Union européenne pour 25% des Français, selon un récent sondage YouGov pour Le Figaro. C’est aussi une question sur laquelle on entend tout et n’importe quoi.

Il faut dire que le débat est sensible, depuis la crise des migrants de 2015, et les données objectives pas si évidentes ni simples à analyser. Pour essayer d’y voir plus clair, Le HuffPost a essayé de faire un point historique sur la question: l’UE traverse-t-elle une crise véritablement sans précédent? Retrouvez dans notre vidéo en haut de l’article un aperçu commenté de l’évolution du nombre de réfugiés et demandeurs d’asile dans les pays européens depuis 1950.

Nous avons choisi d’utiliser les données du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, qui répertorie les réfugiés et demandeurs d’asile partout dans le monde depuis plus de 60 ans. Le graphique dans la vidéo représente les demandeurs d’asiles et réfugiés par pays d’accueil européen.

C’est un choix qui écarte les migrations économiques, par exemple, mais rendu nécessaire par la difficulté à trouver des données constantes dans le temps. De plus, le prisme des réfugiés est intéressant pour éclairer la crise migratoire européenne actuelle et l’ancrer dans une histoire et un contexte. Tout en rappelant que la définition du réfugié a évolué dans le temps.

Par rapport à la crise de 2015, il y a eu des moments dans l’histoire récente bien plus intenses. Par exemple, dans les années 20, on comptait environ 25 millions de réfugiés, avec le début des politiques antisémites, les suites de la révolution d’Octobre, la fin de la Première guerre mondiale”, rappelle Philippe Rygiel. Même chose après la Seconde guerre mondiale. “La différence en Europe par rapport à aujourd’hui, c’est qu’à ces deux époques, ce sont des réfugiés européens”, précise le chercheur, professeur à l’université Paris 10.

De fait, l’afflux de réfugiés non européens actuel n’est pas une première. Son ampleur et sa réception, si. “Il y a deux précédents qui ont donné lieu à des exodes massifs, ce sont les Latino-Américains dans les années 70 et les réfugiés d’Asie du Sud-Est”″, détaille Philippe Rygiel. Avec des contextes bien particuliers: d’un côté, les réfugiés étaient vus comme victimes d’un communisme en expansion, en Asie. De l’autre, en Amérique du Sud, ce sont des personnes chassées par les dictatures fascistes.

Dans les deux cas, il y a un cadre particulier. Pour l’Asie, “il y a une mobilisation de certains secteurs de la société civile et des dispositifs d’intégration très efficaces”, rappelle le chercheur. “Pour l’Amérique du Sud, c’est l’ancien Front populaire qui défend ses ‘enfants’ chassés par les dictatures fascistes”. […]

Historiquement, au XIXe siècle en Europe, la figure classique du réfugié, c’est le combattant de la liberté victime d’un régime oppressif, qui cherche à échapper à la répression”, rappelle Philippe Rygiel. Les choses changent doucement à partir de la fin de la Seconde guerre mondiale. Notamment avec la création du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et la signature de la Convention de Genève. […]

Huffington Post

Fdesouche sur les réseaux sociaux