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[…] Pour la première fois, une étude menée à l’échelle d’un pays montre une dégradation importante de la qualité spermatique ; 60 % des jeunes Suisses sont en dessous des références de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Un phénomène qui inquiète les chercheurs sur la fertilité et la démographie de la population.

« Le sperme suisse est de mauvaise qualité ». L’alerte est parfaitement sérieuse. Elle est donnée par des chercheurs de l’université de Genève dans une étude publiée mercredi 22 mai par la respectée revue Andrology. Les résultats « inquiètent » les auteurs : 60 % des jeunes Helvètes ont des paramètres spermatiques (concentration, mobilité et morphologie) inférieurs aux références de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). […]

Au total, le sperme de 2.523 hommes de 18 à 22 ans dans toute la Suisse a été analysé grâce au spermogramme qui permet de déterminer la concentration, la mobilité et la morphologie des spermatozoïdes. Et une majorité d’entre-eux a une qualité de sperme sous-optimale. En effet, 57 % souffrent d’une anomalie.

Le tabagisme maternel durant la grossesse, des facteurs environnementaux ou des modes de vie pourraient être la cause de ce phénomène. L’étude a également montré un lien entre la faible qualité du sperme et l’augmentation des cancers des testicules. En effet, la Suisse a un des plus haut taux de ce cancer, avec 10 cas pour 100.000 habitants.

Ils confirment une tendance mondiale : la dégradation de la qualité du sperme. La concentration de spermatozoïdes a chuté, en moyenne, de 99 millions par millilitre (ml) à 47 millions par ml en cinquante ans dans les pays industrialisés. Des travaux précédents, conduits par l’ex-Institut de veille sanitaire (InVS, intégré dans l’Anses), avaient ainsi montré que celle-ci avait reculé d’environ 32 % entre 1989 et 2005 pour les Français. […]

Que montrent les résultats ? D’abord, qu’avec une concentration médiane de spermatozoïdes estimée à 47 millions par ml, « le sperme suisse est en queue de peloton » européen, résume les auteurs. A titre de comparaison, seuls le Danemark (41 millions), la Norvège (41 millions également) et certaines villes allemandes (Leipzig, 42 millions ; Hambourg, 46 millions) présentent des statistiques plus faibles. A l’autre bout du spectre, les jeunes Espagnols apparaissent comme les champions, avec 62 millions.

« En dessous de 40 millions de spermatozoïdes par millilitre, le temps pour parvenir à concevoir un bébé augmente significativement », rappelle Serge Nef, professeur au département de médecine génétique et de développement de l’université de Genève. […]

RTL

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