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Après la séparation de ses parents, la petite fille de 7 ans est partie avec son père pour des vacances en Jordanie. Elle y est toujours. Le parquet a réclamé trois ans de prison pour soustraction de mineur.

Balkis avait ce joli sourire quand elle est partie en 2010 en vacances pour la Jordanie, le pays natal de son papa, Emad A. Elle n’est plus jamais revenue. Sa mère, Nancy, qui avait pourtant la garde, ne la voit plus qu’en Jordanie, au bon vouloir du père qui régente aussi les appels téléphoniques. La dernière fois, c’était en janvier, « dans un centre, deux heures par jour pendant neuf jours, sous surveillance caméra et micro avec interdiction de sortir ».

« On a perdu trop de temps, on a fait confiance à Monsieur A., mais il n’a jamais su l’honorer, il a fait croire par des tours de passe-passe passe à la mère que leur fille allait rentrer en France », martèle la procureure du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) Ilana Lachkar qui a réclamé lundi soir trois ans de prison contre le père, la peine maximum pour soustraction de mineur et abus de confiance. Il est aussi poursuivi pour détournement de chèques d’un montant de 68 000 euros.

Quand sa mère la retrouve sur place, la petite fille est voilée

Le couple s’était rencontré en Jordanie sur un tournage télé. Tous deux travaillent dans l’audiovisuel. Emad A. a rejoint Nancy en France et Balkis est née le 18 septembre 2002. Et quand elle a eu 7 ans, ses parents se sont séparés. Un juge aux affaires familiales a fixé sa résidence chez sa mère, avec un week-end sur deux et la moitié des vacances chez son père.

En guise de vacances, c’était un aller simple pour Aman. Emad A. avait d’abord reculé le retour de quelques jours, mais voyant que sa fille manquerait la rentrée, Nancy a déposé une main courante. Depuis neuf ans, c’est la mère qui prend l’avion dans l’espoir de voir sa fille. Quand elle la retrouve en décembre 2010, Balkis est voilée et un homme de la famille paternelle assure qu’elle ne « rentrera jamais dans ce pays immoral et corrompu ».

Tribunal religieux

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Son chagrin est inimaginable mais cette habitante des Lilas étonne par son calme et l’absence de véhémence. Elle se contente de répondre aux questions, traumatisée par l’idée de ne plus voir du tout sa fille si la justice condamne le père. Car entre-temps, marié et père de quatre autres enfants, Emad A. a fait valider plusieurs protocoles devant le tribunal religieux de la Charia pour autoriser l’enfant à se rendre en France, à condition que cessent les poursuites contre lui. Aucun n’a été appliqué même si Nancy a accepté de retirer sa plainte.

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Leparisien.fr

 

Nos remerciements à Daniel Brand

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