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Le sociologue Julien Noble nous explique pourquoi les jeunes, les femmes et les habitants de grande banlieue sont ceux qui ont le plus peur dans le RER.

Il y a le simple malaise du Parisien qui se retrouve compressé contre son voisin aux heures de pointe, mais aussi l’angoisse de l’usager de grande banlieue qui, le soir venu, voit la rame se vider… Le RER a aussi ses charmes pour ceux qui savent ouvrir les yeux. […]

Pourquoi le RER est-il le moyen de transport le plus anxiogène ?

[…] En 2017, 31 % des Franciliens déclarent y avoir peur, au moins de temps en temps, d’être volés ou agressés ; un taux stable depuis 2001. Pourquoi ? Parce que le RER cumule toutes les contraintes favorables à la peur dans les transports : le confinement mais aussi l’isolement. Dans Paris, il circule, comme le métro, sous terre. Il s’inscrit dans une infrastructure architecturale entièrement cloisonnée, à l’intérieur de laquelle les issues sont peu nombreuses. À mesure que l’on s’éloigne de la capitale, le RER – comme le train de banlieue – se vide progressivement de ses passagers. Or, les situations d’isolement participent à l’émergence de l’insécurité personnelle.

Surtout pour les femmes, vous dites ?

Être une femme multiplie de 3 à 5 les risques d’avoir peur dans le RER par rapport au fait d’être un homme. La peur des femmes repose essentiellement sur des expériences de victimation sexuelle de faible intensité de violence (interpellations, regards insistants, insultes, attouchements…). Mais ces atteintes laissent parfois supposer le risque d’une agression plus grave (viol ou tentative). […]

Le Point

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