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Notre histoire coloniale s’affiche toujours, non seulement sur les plaques des rues (parisiennes notamment), mais aussi sur des monuments dispersés à travers toute la France…voire, parfois, en Afrique et dans l’ex-empire. Des monuments dont la réalisation et le devenir “sont révélateurs de plusieurs mémoires”, raconte l’historienne Jacqueline Lalouette, auteur d’un ouvrage “Un peuple de statues” (Editions Mare Et Martin).

Et quand ces mémoires s’affrontent… les statues peuvent en subir les conséquences. La polémique de Charlottesville aux Etats-Unis sur le sort de la statue du général Lee n’est pas qu’américaine. Elle fait écho à des exemples en France.

Le commandant Marchand avant Charlottesville

Le commandant Marchand (1863-1934) fut envoyé étendre l’empire français à la fin du XIXe siècle et buta sur l’expansion britannique à Fachoda (1898). C’est ainsi que le monument parisien à la gloire de la mission Marchand, a connu une histoire agitée, alors qu’il avait lui-même remplacé un autre monument érigé par “les membres du parti colonial“, et à la gloire, lui, de l’empire.

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La mise en cause du colonialisme n’est que très récente, puisque les derniers travaux sur ce monument remontent à l’après guerre (la Seconde) lorsqu’il est installé à côté de ce qui est encore, alors, le Palais des colonies. Palais qui arbore un “gigantesque bas-relief (1200 m², le plus vaste d’Europe), œuvre réalisée sous la direction du sculpteur Alfred Auguste Janniot, magnifique illustration de l’idéologie dominante, que l’on peut synthétiser par la formule ‘La mise en valeur des colonies sous la Paix française’ “.

“Faidherbe doit tomber”

Autre statue, autre polémique. Elle est à Lille d’où il est natif, et rend hommage au général Faidherbe (1818-1889), gouverneur du Sénégal. Il fut le conquérant, le pacificateur et l’organisateur du Sénégal colonial, sous les couleurs de l’Empire de Napoléon III. Plus tard, il montra son adhésion à la République dont il fut l’élu.

Symbole d’une époque, sa statue se retrouve fort contestée. Un collectif nommé “Faidherbe doit tomber” – une reprise du slogan “Rhodes must fall” en Afrique du Sud  – critique la restauration récente de l’imposante statue équestre située en plein coeur de la ville. D’après l’historien Thomas Deltombe, coordinateur de cette campagne, Lille ne peut plus présenter “un paysage urbain vitrifié dans la IIIe république coloniale” même si officiellement la ville glorifie le soldat de la guerre contre les Prussiens et non l’officier d’outre-mer.

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Bugeaud “a vaincu pacifié et colonisé l’Algérie

Caporal à Austerlitz, soldat des guerres napoléoniennes, Thomas Robert Bugeaud (1784-1849) est plus connu pour sa conquête de l’Algérie… à laquelle “il était opposé pour des raisons intérieures, plus que pour des raisons humanitaires”, rappelle Jacqueline Lalouette. La conquête de l’Algérie fut violente. Dans l’histoire de cette conquête, les “enfumades” responsables de la mort de plusieurs centaines de personnes sont de sinistre mémoire. Si Bugeaud n’est pas directement responsable de ces opérations il aurait lancé: “Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéhas ! Enfumez-les à outrance comme des renards”.

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L’article dans son intégralité sur France Info

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