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L’Italie pourrait rallier la Belt & Road Initiative et porter ainsi un coup à l’unité européenne face aux ambitions de Pékin.

Si elle est confirmée, la nouvelle recrue aura toutes les caractéristiques d’une belle prise : l’Italie pourrait rejoindre le cercle des pays bénéficiaires de l’initiative chinoise des Routes de la Soie (Belt & Road Initiative, ou BRI). A moins d’un revirement toujours possible, les négociations n’étant pas terminées selon le « Financial Times », l’accord de principe pourrait être signé lors de la visite du président Xi Jinping à Rome à la fin du mois.

L’Italie serait alors le 68e pays, mais surtout le premier parmi les membres du G7, à intégrer ce méga-plan dont le principe a été énoncé en 2013 et dont la réalisation doit se dérouler jusqu’en 2049, année du 100e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine.

Projection de puissance

En évolution permanente, ce plan est présenté par la Chine comme un projet de routes, maritimes et terrestres, destinées à relier les continents entre eux. Une autre lecture montre qu’il s’agit d’une redéfinition de la carte du monde, selon des critères chinois et d’une projection de puissance à moyen terme. Pour cela, la Chine propose aux pays en développement de construire des infrastructures (routes, rail et ports essentiellement), assorties des financements nécessaires via l’Exim Bank et assurées par des entreprises exclusivement chinoises.

Jusqu’à présent, la Chine a séduit essentiellement les pays d’Asie centrale, du sud-est et d’Afrique. Mais l’Union européenne reste l’une de ses cibles. Elle y a déjà remporté quelques succès, notamment en Grèce avec le port du Pirée ou avec la modernisation de la voie ferrée qui relie la Grèce à la Hongrie. Jusqu’à présent, les Etats membres observent cette initiative avec prudence.

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Changement d’attitude de Rome

A Bruxelles, le changement d’attitude de Rome à l’égard de Pékin est perceptible depuis plusieurs mois. C’est au sujet du filtrage des investissements étrangers que ce revirement est devenu visible. L’Italie, avec l’Allemagne et la France, avait impulsé le chantier qui a récemment débouché sur ce mécanisme destiné à assurer une forme de surveillance des investissements étrangers en Europe – tout en préservant la souveraineté des Etats en la matière.

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Les Echos

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