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S’il est possible d’écrire à n’importe quel détenu en France ou à l’étranger, les motivations des correspondants varient. Entre pur altruisme et fascination parfois poussée à l’extrême.

En janvier 2019, Netflix mettait en ligne un documentaire retraçant la vie du tueur en série Ted Bundy. Faits, enquête et procès, la vie de celui qu’on a longtemps surnommé “le Tueur de Femmes” est responsable d’au moins 30 meurtres est détaillée pendant près de quatre heures. À son procès, sont présentes des jeunes femmes, du même âge que celles que Ted Bundy a assassinées. Pas des proches, ni des compagnes, mais des “fans”, fascinées par le criminel. Elles n’hésitent pas à confier à la sortie du procès leur admiration pour le tueur, et leur envie de se faire remarquer par ce dernier.

Ce n’est pas un phénomène isolé, puisque nombreuses sont les femmes désireuses d’entrer en contact avec des prisonniers lorsqu’ils purgent leurs peines, pour des motivations diverses. Enquête sur ces relations épistolaires, entre anonymes et détenus.

Créée en 1950, l’association Le Courrier de Bovet organise des échanges écrits entre prisonniers et bénévoles. Leur devise ? “Écrire, ça libère”. Ou comment tenter de décloisonner ces hommes – qui représentent plus de 96 % de la population carcérale en France – isolés derrière les barreaux. Pour encadrer ces correspondances, l’association a mis en place de nombreuses règles. Côté correspondants, il est notamment obligatoire d’être âgé de plus de 22 ans, de communiquer sous pseudonyme, mais aussi de ne pas chercher à connaître les raisons de l’incarcération du prisonnier, ou de faire du prosélytisme religieux.

Côté détenu, il ne faut pas chercher à connaître l’identité réelle de son correspondant, ne pas demander d’argent ou d’aide matériel, et s’engager à répondre aux lettres. L’association Le Courrier de Bovet se chargera ensuite de faire le lien entre le correspondant anonyme et l’incarcéré, en transmettant les écrits reçus des deux concernés. […]

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