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FIGAROVOX/LECTURE – Alain Destexhe a lu Exodus de l’universitaire d’Oxford Paul Collier, un livre publié en 2013 aux États-Unis et traduit récemment en Français. Il salue la rigueur et le courage de l’auteur.

(…) La méthode de Collier est cependant purement académique. Il regarde les conséquences économiques, sociales et culturelles de l’immigration et il procède par une sorte de méta-analyse, en passant en revue la littérature scientifique existante.

(…) Collier montre que l’immigration ne cesse jamais spontanément et a toujours tendance à augmenter à moins d’être ralentie par des politiques publiques. Il note que les migrants privent aussi les sociétés d’origine de leurs individus les plus entreprenants (ce ne sont jamais les plus pauvres qui émigrent) dont elles auraient pourtant tant besoin pour leur propre développement.

Le Professeur démontre ensuite que ce sont les migrants qui reçoivent la plus grande partie des bénéfices liés à l’immigration. À l’inverse, le bilan est beaucoup plus mitigé pour le pays d’accueil.

(…) Si la société apparaît trop hétérogène et si ceux qui contribuent (particulièrement les nantis et les classes moyennes) ont le sentiment qu’ils donnent une partie importante de leur revenu à des gens dans lesquels ils ne se reconnaissent pas, la solidarité, qui repose sur un pacte social consenti, pourrait se gripper.

(…) Sa conclusion est franchement pessimiste: les migrations vers l’Europe deviennent tellement importantes qu’elles pourraient dissoudre les identités nationales. Toutes les sociétés européennes courent le risque de devenir postnationales.

(…)

Lire l’article intégral (Le Figaro)

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