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Le 18 avril, Emmanuel Macron est de passage par Saint-Dié-des-Vosges. Aïda prend son courage à deux mains et s’approche du président. Avec sa mère et ses grands-parents, cette adolescente a fui la Russie où la famille est en danger, affirme-t-elle. Mais leur demande d’asile a été rejetée par la France. Elle raconte son histoire, des sanglots dans la voix. “On n’a pas de papiers”, expose-t-elle. “J’ai eu des bonnes notes, j’ai eu des félicitations” au collège, fait-elle valoir. “On ne veut pas retourner [en Russie], c’est dangereux.” “On va faire regarder ton dossier”, promet le chef de l’Etat, ajoutant que les services préfectoraux vont s’en charger. La jeune fille essuie ses larmes, devant la caméra de Vosges Matin.

Dix mois après cet échange, “il ne s’est rien passé, affirme Aïda à franceinfo. On n’a toujours pas nos papiers. C’est un peu stressant.” La jeune fille déclare qu’elle vit toujours à l’hôtel avec sa mère et ses grands-parents – un hébergement d’urgence – et que sa famille va à la Croix-Rouge et aux Restos du cœur pour avoir de quoi manger. “On n’a pas encore envoyé de dossier de régularisation à la préfecture, poursuit-elle. On attend les certificats de mes professeurs. Ils ont promis de m’aider.”

Mais le son de cloche est différent du côté de la préfecture des Vosges, qui dit avoir procédé à “un examen approfondi” du dossier de la famille. Il s’est avéré que la jeune fille, qui affirme avoir 14 ans, “était majeure” et que sa famille était “entrée illégalement en France en septembre 2017”.

Les passeports russes étaient tamponnés d’un visa délivré par l’Espagne. Aïda et ses parents ont par conséquent été expulsés vers l’Espagne, un mois après sa rencontre avec Emmanuel Macron, assurent les autorités françaises. Mais la famille est revenue dans les Vosges quelques semaines plus tard, “de façon toujours illégale”. Et la préfecture a une fois de plus l’intention de l’expulser.

France TV

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