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En deux semaines, « Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ? » a attiré 3,6 millions de personnes dans les salles. Selon l’historien Yvan Gastaut, le « Bon Dieu » 2 permet de réfléchir aux différentes formes de discrimination.

[…] L’effet comique est imparable, mais, au final, ce défilé de clichés banalise-t-il les préjugés racistes ? Ou, au contraire, favorise-t-il le « vivre ensemble » ?

«Le film brosse le portrait d’une France plurielle, souligne Yvan Gastaut, historien, maître de conférences à l’université de Nice (1). Il prend acte de la diversité et de la réalité du mariage mixte et on n’y valorise ni ne stigmatise aucune population. A priori, l’intention du réalisateur est positive et le long-métrage peut permettre de réfléchir aux différentes formes de discrimination. »

Historien, enseignant à l’Université Côte d’Azur et à Sciences-po Paris, Julien Gaertner (2) estime, lui, au contraire que « Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ? » perpétue et légitime les préjugés» : « Dans cette comédie, chacun en prend pour son compte, du bourgeois de souche à l’enfant de l’immigration, d’où qu’il vienne. Mais le film ne fait que naviguer habilement sur un racisme latent et bon teint. Un racisme politiquement correct où, sous couvert de caricature de la majorité de souche autant que des minorités, tous les préjugés restent bons à dire et à exploiter sans vergogne. Ce racisme égalitaire est d’autant plus dangereux qu’il masque la réalité d’un racisme et d’un antisémitisme encore fortement ancrés dans la société. » […]

Le Parisien

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