Fdesouche

Analyse de Gilles Kepel, spécialiste du monde arabe.

(…) “Aujourd’hui, on a déjà plusieurs centaines djihadistes en prison, et on ne sait pas très bien quoi en faire. Pendant toute une époque, ils ont été dispersés parmi les détenus de droit commun et se sont livrés à un prosélytisme très important. Puis l’administration les a regroupés dans des unités dédiées, qui sont devenues des sortes d’ENA du djihad”, rappelle le spécialiste. “Aujourd’hui, cette idéologie reste très présente dans les prisons françaises.”

Quid des djihadistes qui vont sortir de prison ? “Un certain nombre d’entre eux ont été condamnés il y a plusieurs années à des peines relativement courtes et sont aujourd’hui en train de sortir. Il y a déjà, à partir de ce mois-ci, des gens qui sont libérés. Ceux qui ne sont pas de nationalité française sont expulsés, quand leur pays d’origine en veulent. Les autres retournent dans leurs quartiers, retrouver leurs réseaux. Même s’ils font l’objet d’une surveillance, celle-ci est, par définition faillible”, alerte Gilles Kepel, qui observe l’“énorme inquiétude” de l’opinion publique “ainsi que les services concernés”.

Europe 1


FRANCE – Une vingtaine d’anciens djihadistes ayant séjourné en Syrie ou en Irak pourraient sortir de prison en 2019. Ces «revenants sortants», avec leur aura de combattant et leur expérience «militaire», présentent un «risque majeur».

«Un risque majeur.» C’est en ces termes que l’ancien procureur de la République de Paris François Molins décrivait en 2018 la libération à la fin de leurs peines d’individus condamnés pour terrorisme. Or, parmi ces «sortants», il y a beaucoup d’anciens «revenants» ayant séjourné dans la zone syro-irakienne et condamnés à leur retour.

Ces «revenants sortants», avec leur aura de djihadiste et leur expérience «militaire», inquiètent tout particulièrement les services antiterroristes. En 2018, sur une vingtaine de condamnés pour terrorisme libérables, on comptait déjà plusieurs revenants de la première heure (condamnés à des peines de moins de cinq ans avec du sursis).

En 2019, ils constitueront un peu plus de la moitié de la trentaine de libérables. Ces détenus, souvent partis sur zone dès les années 2012-2014 et généralement interpellés avant la vague d’attentats de 2015 et 2016, ont été condamnés à des peines relativement faibles.

(…)

Le Figaro

POLITIQUE – La question est extrêmement sensible, raison pour laquelle le gouvernement marche sur des oeufs. Répondant aux “chiffres farfelus” de l’opposition s’agissant des jihadistes enfermés en France et dont certains doivent sortir de prison en 2019, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a assuré que ces détenus libérés répondant à ce profil seraient “une trentaine” cette année.

(…) HuffPost

Fdesouche sur les réseaux sociaux