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Marie-Ange, 20 ans, originaire du Val-d’Oise, a suivi une classe préparatoire littéraire à Paris où elle a été confrontée à un milieu social radicalement différent de celui dans lequel elle avait grandi. Aujourd’hui en licence de lettres modernes, elle raconte sa singularité de «banlieusarde» dans une formation «d’élite».

La majorité des gens de banlieue ont abandonné à mi-parcours, parce que ce n’était pas leur délire et qu’ils ne se sentaient pas dans leur environnement. […] Ils n’ont pas supporté cette ambiance élitiste.

[…] Je me répétais : « Genre, moi Marie-Ange, je suis en classe préparatoire aux grandes écoles. Je fais partie de l’élite ? Moi, une racaille d’élite ? Et en plus de ça, je vis dans un internat dans le 16e, à Ranelagh, près d’Auteuil… Alors que j’ai passé toute ma scolarité dans le 95, dans mon lycée de banlieue, avec quasiment que des Noirs et des Arabes ».

Oui, je me sentais vraiment différente. La moitié de mes camarades de prépa sortaient de lycées privés ou de très bons lycées parisiens du type Victor-Duruy. Et puis le 16e, c’est un quartier ségrégué, où il n’y a que des petits bobos. Mon prof de géographie et de géopolitique n’avait pas tort quand il nous expliquait que le 16e, c’est un quartier d’entre-soi. Pour m’amuser, il m’arrivait même de compter le nombre de minorités que j’apercevais dans ce quartier, tellement je ne me sentais pas à ma place. Nous n’étions pas nombreux. C’était vraiment un mode de vie différent. […]

Le Monde

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