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Le sénateur du parti de centre-droit belge publie un état des lieux de l’immigration en Belgique, pays le plus massivement concerné par l’immigration en Europe. Il s’inquiète de l’absence de débat sur les conséquences au long terme d’une immigration qui échappe au contrôle de l’administration.

FIGAROVOX.- Vous proposez dans votre livre de passer d’une «immigration subie» à une «immigration choisie»: la Belgique aurait, selon vous, perdu le contrôle de son immigration?

Alain DESTEXHE.- (…) À peu près les trois quarts de l’immigration, en Belgique comme en France, échappent au contrôle des autorités administratives du pays. Cette immigration sur laquelle nous n’avons quasiment aucun contrôle arrive soit par le regroupement familial, soit grâce à une demande d’asile, soit clandestinement. Autrement dit, tous les pays européens sont confrontés à des vagues migratoires, et la Belgique plus encore que les autres. Cette immigration a des conséquences démographiques importantes (la population belge a augmenté de 10 % en une vingtaine d’années), sans qu’on ne tienne compte de la volonté des peuples de ce pays.

(…) Le regroupement familial entraîne de nombreux abus, des effets de «cascade». Jusqu’en 2011, des ascendants qui n’ont jamais cotisé dans le système de sécurité sociale, … C’est exponentiel, ça ne s’arrête jamais. Il y a fort à parier que dans quelques années, tous les pays européens auront à accueillir les familles des Syriens qui ont été acceptés depuis la crise de 2015.

(…) N’importe qui peut comprendre que dans une classe de vingt élèves, si seuls quelques-uns sont en difficulté, on peut les aider à rattraper le niveau ; mais lorsque dans une classe tous les enfants ont une langue étrangère pour langue maternelle, comme c’est parfois le cas dans des milieux en outre assez défavorisés, alors ça devient beaucoup plus compliqué.

Vous soulignez qu’il est difficile d’obtenir des chiffres clairs sur l’immigration. Pourquoi? Et d’où tenez-vous les vôtres?

La source des statistiques est la même pour tout le monde: mes données proviennent de Statbel, l’office belge de statistiques. Mais la façon dont elles sont présentées par les organismes militants est souvent malhonnête. (…) Ainsi l’on voit que chaque année, les Européens de l’Ouest (en particulier les Français et les Néerlandais) sont toujours parmi les groupes les plus importants d’immigrés. Mais en réalité, les Français ou les Néerlandais vont et viennent, pour des raisons professionnelles… ou fiscales, mais ils repartent la plupart du temps. Et ils n’ont pas de difficulté à s’intégrer.

En revanche, les Guinéens, les Marocains, les Turcs… par exemple, viennent et s’installent définitivement: ce n’est pas un flux mais un stock, une immigration de peuplement.

90 % des Guinéens qui arrivent en Belgique n’en repartent jamais, tandis que seuls 1 % des Américains qui arrivent en Belgique s’y installent pour toujours. Pour rassurer, on n’exploite donc pas toutes les données disponibles. Cela empêche d’avoir un vrai débat sur l’immigration.

(…) Le Figaro

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