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Le projet de regrouper plusieurs dizaines de médias dans un grand bâtiment désaffecté, porté par un millionnaire de gauche, n’a pas été retenu par la municipalité. Un lieu dédié aux professionnels de la musique et du son a été préféré.

(…) «Nous déplorons vivement ce choix. Cette décision est d’autant plus incompréhensible que notre projet, sans équivalent en France, se distinguait radicalement par sa dimension citoyenne, ses finalités pédagogiques, son ambition éducative, son ouverture au public […]», écrit le collectif, qui fait part de son «incompréhension». Sollicité par nos soins, le chef d’orchestre de ce projet, l’atypique Olivier Legrain, millionnaire de gauche ayant fait fortune dans l’industrie, n’a pas souhaité s’exprimer.

Olivier Legrain, ex-communiste enrichi dans l’industrie, est en lice pour acheter à la municipalité parisienne un site boulevard de Charonne. Il entend y installer des organes de presse tels les sites «Mediapart» et «Basta», les magazines «Politis» et «Alternatives économiques», la revue «Esprit»…

(…)Ce projet est porté par une coalition de médias marqués à gauche, se définissant comme «indépendants» (par opposition aux médias détenus par des milliardaires ou des grandes entreprises, type le Monde,les Echos,le Figaro ou Libé). Le «comité de pilotage» regroupe Mediapart, le site d’investigation d’Edwy Plenel, les magazines Alternatives économiques et Politis, la revue d’idées de la «deuxième gauche» Esprit et le site Basta. «Mais une vingtaine d’autres médias sont intéressés», précise d’emblée Agnès Rousseaux, rédactrice en chef de Basta, présente depuis que l’idée a pris forme il y a trois ans.

Parmi les «partenaires» associés de plus ou moins près, on trouve le groupe So Press (Society,So Foot), la société de production Premières Lignes (Cash Investigation) ou encore les sites Reporterre (écologie) et Arrêt sur images (médias).

(…) C’est à sa tête que la nouvelle bonne fée de la presse de gauche, qui est également petit actionnaire du site les Jours, a fait fortune. Grâce à des rémunérations magistrales ? A un ruissellement de stock-options, d’actions gratuites et de retraites chapeaux ? Non, pire encore : grâce à un enchaînement de trois LBO (leverage buy out) en moins de dix ans. Honni par une bonne partie de la gauche, dont sa frange la plus radicale, ce procédé financier risqué et court termiste consiste, pour un manager, à s’entourer de fonds d’investissement pour racheter sa propre boîte à grands coups de dettes.

(…) Libération

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