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Pour juguler une natalité galopante qui compromet son développement, le Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde, a lancé un programme ambitieux de planning familial. Indispensable mais bien tardif. Avant d’offrir une contraception gratuite, c’est dans les têtes qu’il faut agir. Les dirigeants du Niger n’ont pas d’autre choix : car si rien n’est fait, la population «doublerait en moins de dix-huit ans et pourrait atteindre plus de 40 millions en 2035», s’inquiétait publiquement l’an dernier son président, Mahamadou Issoufou.

Dans le village de Dama, région de Maradi, Souley, 48 ans, pose avec ses trois coépouses et ses dix enfants. Une descendance nombreuse, bien que limitée par la contraception à laquelle les femmes ont eu recours. Dans le village de Dama, région de Maradi, Souley, 48 ans, pose avec ses trois coépouses et ses dix enfants. Une descendance nombreuse, bien que limitée par la contraception à laquelle les femmes ont eu recours. […]

Voici donc venir Malika, 21 ans, qui s’allonge pour se faire poser dans le bras un implant qui lui garantira trois ans sans grossesse. « J’ai été mariée à 15 ans, j’ai déjà deux enfants et mon corps est fatigué », justifie-t-elle. Elle a obtenu ces trois ans de pause de son époux cultivateur, qui souhaite à terme lui faire dix enfants. « Avec deux hectares, on ne pourra pas tous les nourrir», reconnaît-elle. «Il faudra que mon mari aille faire du commerce au Nigeria ou au Bénin. Mais surtout faire confiance à Allah.» […]

Le temps presse. Entre les djihadistes qui tentent d’enrôler une jeunesse en mal d’emploi, la désertification qui réduit les ressources agricoles et aggrave la malnutrition, le planning familial constitue la dernière chance pour désamorcer la bombe démographique qui menace le Niger. Comme la planète d’ailleurs : selon une étude suédoise, la limitation des naissances constitue la mesure la plus efficace pour combattre le réchauffement climatique, loin devant le régime végétarien, le renoncement à l’avion ou à la voiture. Et si on y parvient à Maradi, tout sera possible ailleurs, inch Allah ou ne lui en déplaise… strong>

Paris Match

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