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MàJ 17/12/2018


Pour Farhad Khosrokhavar, l’auteur de la fusillade de Strasbourg n’est pas un djihadiste. Son geste est davantage dicté par le désespoir que par l’idéologie politique, explique le sociologue franco-iranien.

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Les nouveaux terroristes ne connaissent pas bien l’islam, ou pratiquent un fondamentalisme que l’Etat français interprète comme une radicalisation alors qu’il ne porte pas d’intention violente (on connaît fort peu de cas de fondamentalistes ayant pris un virage djihadiste). Ils sont également habités par un profond sentiment de stigmatisation du fait de leurs origines étrangères (la famille de Chekatt est originaire d’Afrique du Nord) et de leur implication dans des affaires criminelles ou des actes de délinquance. Ils sont souvent issus des quartiers populaires, voire des habitats sociaux (c’est le cas de Chekatt), qui relèvent de ce que j’ai appelé « l’urbain djihadogène », c’est-à-dire des endroits qui favorisent la radicalisation.

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Chérif Chekatt, au cours de son dernier séjour en prison en 2015, faisait du prosélytisme, refusait de manger du porc, culpabilisait les autres détenus les reprenant sur leur pratique de l’islam et était agressif vis-à-vis du personnel. Or, les vrais radicalisés dissimulent leur foi djihadiste au lieu de l’exhiber ; ils savent pertinemment qu’en affichant ainsi leur religiosité, ils sont immédiatement fichés par les autorités.

Le Monde

Côté criminologie :

Alain Bauer : « La radicalisation est un terme qui ne veut rien dire. Il faudrait le remplacer par djihadiser car c’est précisément le sujet »

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