Fdesouche

L’ancienne ministre de la Justice, icone de la gauche, a la parole rare. Christiane Taubira sort de son silence dans le Journal du dimanche pour analyser le mouvement des Gilets jaunes, un mouvement né “d’une exaspération”. Elle y voit du “sublime” et de l'”abject”. Autre critique : sur l’état de la gauche, qu’elle juge “désespéré et désespérant”. La gauche qui doit comprendre “que c’est à elle qu’il revient d’offrir un débouché politique à ce mouvement. La justice sociale, les conditions de travail, le niveau de vie, la mobilité, l’exclusion, la paupérisation, l’urbanisme qui isole : tous ces sujets sont ceux de la gauche.”

Que pensez-vous du mouvement des Gilets jaunes?
Il est ambigu. Il y a à la fois du sublime et des traces de choses abjectes. Il s’agit d’un vrai soulèvement populaire : des citoyens, constatant que les espaces traditionnels d’expression démocratique n’existent plus, prennent d’assaut l’espace public pour faire monter leur parole. C’est un acte aussi innocent qu’orgueilleux. Ils font vivre la démocratie, et c’est une chance.

“Ce mouvement ne s’est pas construit autour d’un projet, il vient d’une exaspération”

Qu’y a-t-il d’abject?
Certains propos, certaines idées. Il y a incontestablement dans ce mouvement des personnes sexistes, racistes, homophobes, xénophobes, antisémites… Même dans l’histoire des mouvements ouvriers, qui sont magnifiques, l’historien Gérard Noiriel rappelle qu’on a pu trouver des traces de préjugés, de rejet, de focalisation sur l’autre, juste parce qu’il est différent. Ce mouvement ne s’est pas construit autour d’un projet, il vient d’une exaspération. Forcément, on y trouve de tout.

(…)

Le JDD

Fdesouche sur les réseaux sociaux