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Sous le sceau de l’anonymat, des représentants de l’Etat critiquent la déconnexion de l’exécutif.

[…] Appréhension d’autant plus vive que les autorités centrales leur donnent parfois l’impression de ne pas avoir pris la mesure du problème et de les laisser sans consigne précise.

«Ce qui se passe est le fruit d’années de fragmentation de la société française, juge l’un d’eux. Pour l’heure, la réponse de l’exécutif est à côté de la plaque.» «Je suis très inquiet car le pouvoir est dans une bulle technocratique, renchérit un autre. Ils sont coupés de la France des braves gens qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois. Ils n’ont aucun code et aucun capteur. Nous, les préfets, pourrions leur donner des éléments mais ils ne nous demandent rien. Quand ils viennent sur le terrain, c’est parés de leur arrogance parisienne. »

Or, dit-il en substance, le déphasage d’une partie de nos élites ne fait qu’alimenter la colère des personnes qui se mobilisent. Alors que la préfecture de Haute-Loire, au Puy-en-Velay, a été incendiée, samedi 1er décembre, plusieurs représentants de ce corps de hauts fonctionnaires parlent de situation « explosive et quasi insurrectionnelle», voire « pré-révolutionnaire ». Comme en 1789, lorsqu’une partie de la population s’est soulevée contre les impôts, confie un préfet : «Ce qui s’exprime le plus, c’est la haine du président de la République.» […]

Le Monde

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