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En 2015, Eux, c’est nous, manifeste écrit par Daniel Pennac et illustré par Serge Bloch, paraissait à l’occasion du Salon de Montreuil sous le label « Les éditeurs jeunesse avec les réfugiés ». Sa version augmentée, qui vient de paraître (32 pages, 3 euros), sera au cœur d’un échange, le lundi 3 décembre, sur la manière de parler des personnes exilées aux enfants et aux adolescents. Le salon en témoignera à travers des tables rondes comme celle-ci, des expositions, des lectures et des concerts : la question des migrations est devenue récurrente dans les ouvrages jeunesse.

A commencer par ceux destinés aux plus jeunes. Accessible dès 6 ans, Tout le monde est là ?, d’Anja Tuckermann et Tine Schulz (traduit de l’allemand par Hélène Boisson, La Joie de lire, 36 pages, 12 euros), conjugue précision et humour sur un thème d’ordinaire plombé par la gravité, sans taire les drames qui poussent au départ, ni les difficultés qui attendent à l’arrivée. Les informations glanées dans ce documentaire arment pour des lectures plus narratives, jouant sur l’émotion, dans les pas de La Bille d’Idriss, de René Gouichoux et Zaü (Rue du monde, 2017, dès 5 ans), où une bille devient l’unique trésor d’un petit garçon africain lorsque la guerre le conduit sur les routes de l’exil. Ainsi de Massamba, le marchand de tours Eiffel, de Béatrice Fontanel et Alexandra Huard (Gallimard, 36 pages, 14,90 euros, dès 5 ans), où l’on voit Massamba arriver à Paris au terme de mille épreuves (traversée, camp de réfugiés, transport en camion), et s’y improviser vendeur de souvenirs – sa situation précaire tempère son euphorie première.

Dans L’Extraordinaire Voyage du chat de Mossoul raconté par lui-même (illustré par Sandrine Thommen, Gallimard, « Giboulées », 28 pages, 13 euros, dès 6 ans), Elise Fontenaille choisit astucieusement de sensibiliser le lecteur en s’attachant à raconter l’histoire – vraie – d’un chat angora qui, parti d’Irak avec sa maîtresse pour fuir Daech, s’est perdu à Lesbos avant de retrouver son foyer en Norvège. Isabel Pin, elle, propose de se mettre à la place de ceux qui accueillent les nouveaux venus : Chère toi que je ne connais pas (Hélium, 32 pages, 12,90 euros, dès 5 ans) est une lettre d’invitation qu’une fillette adresse à une autre, tout juste arrivée dans sa classe. […]

Le Monde

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