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Le peu qui subsistait de la solidarité entre les pays de l’Union européenne à propos de la migration va bientôt voler en éclats. Cette fois, c’est un projet des Nations unies qui divise totalement les Vingt-Sept. Le pacte de l’ONU pour une migration « sûre, régulière et ordonnée » doit être approuvé – en fait, « endossé », sans cérémonie officielle de signature – par les chefs d’Etat et de gouvernement, à Marrakech, les 10 et 11 décembre.

Ce texte d’une trentaine de pages, débattu durant de nombreux mois à New York et conclu en juillet, a fait l’objet d’un accord de 190 Etats membres. Il énonce 23 objectifs très généraux censés sécuriser, faciliter et encadrer la migration, avec l’affirmation d’une nécessaire lutte contre les passeurs, la limitation des abus contre les travailleurs migrants, l’encouragement d’un discours positif sur la migration, une meilleure compréhension du phénomène grâce à des données chiffrées, etc. […]

Les Etats-Unis se sont retirés du projet dès la fin 2017, le jugeant contraire à la politique voulue par Donald Trump. Israël et l’Australie ont suivi ; la Suisse, où gouvernement et Parlement s’opposent, a gelé sa décision. Les Européens, en revanche, se sont ralliés, seule la Hongrie du souverainiste Viktor Orban émettant d’entrée des réserves. L’Union européenne, demandeuse d’une « approche globale », réclamait d’ailleurs une telle initiative après la crise migratoire de 2015. La haute représentante Federica Mogherini assurait encore, mardi 20 novembre, que le pacte avait le « plein soutien » de l’UE.

En réalité, six Etats membres – Hongrie, Autriche, République tchèque, Slovaquie, Croatie et Estonie – ont déjà annoncé qu’ils n’approuveraient pas le document onusien. Un septième, la Bulgarie, devrait les imiter. L’Italie est tentée. Et la Belgique risque une crise politique sur le sujet : le premier ministre, Charles Michel, s’est engagé en faveur du projet mais l’un des quatre partis de sa majorité, l’Alliance néoflamande (N-VA, nationaliste), s’y oppose fermement, ce qui pourrait précipiter la chute de la coalition. […]

Le Monde

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