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Les bénévoles et les employés de deux associations d’aide aux migrants sont confrontés presque quotidiennement à des menaces et des violences. Pour la première fois depuis qu’ils travaillent avec des réfugiés, depuis trois ans, ils ne se sentent plus en sécurité, ils ne se sentent pas protégés dans leur propre ville. Ils viennent au travail équipés d’un spray lacrymogène, comme le leur a conseillé la police

Le ministre de l’Intérieur a refusé d’étendre au Center for Peace Studies (CMS) l’agrément de coopération avec les demandeurs d’asile, alors que cette ONG […] assiste activement les réfugiés et les demandeurs d’asile depuis 15 ans, et sensibilise le public à leurs droits et à leurs besoins. Cette décision a concrètement banni des centres d’aide pour demandeurs d’asile le CMS et ses bénévoles, qui enseignent le croate aux réfugiés depuis des années, et les familiarisent avec la culture et la société croates, leur fournissant une aide à l’intégration et des conseils juridiques. L’ONG Are You Syrious (AYS), qui s’occupe des réfugiés en Croatie et dans la région depuis 2015, a quant à elle vu ses locaux vandalisés plusieurs fois cette année, tandis que ses bénévoles et ses employés sont la cible de menaces sérieuses et d’insultes presque quotidiennement.
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Image déformée

Le sentiment de solidarité envers les migrants n’a hélas pas duré, en raison notamment du climat politique en UE qui s’est orienté vers la fermeture des frontières et la volonté de maintenir ces gens hors de l’UE si possible, ou au moins hors de l’espace Schengen. Cela nous a conduit a désigner ces gens, qui cherchent la sécurité et une vie digne, comme des migrants économiques ou, encore plus cruel, des migrants clandestins.
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Ainsi, ces ONG reçoivent fréquemment sur les réseaux sociaux des messages tels que: “Vous avez été engagés par Soros pour islamiser l’Europe, on a vos noms. Vous êtes tous sur la liste et vous serez punis comme vous le méritez.” Il y a aussi des qualificatifs comme “complices de terroristes” ou “complices de décapiteurs” ou encore “complices des violeurs” […]. Leur centre d’intégration dans la ville nouvelle a également été victime de vandales le week-end dernier pendant la nuit. Un inconnu a placé un panneau “Migrants not welcome” à l’extérieur, et “Fuck ISIS” sur leur véhicule. Et ce n’était pas la première fois.
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En février dernier, la vitre de leur véhicule a été brisée avec une brique […]. Plus récemment, en septembre, c’est la fenêtre à l’entrée de leur bureau qui a été cassée.
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Ces ONG ne renoncent pas, mais ce n’est pas agréable. Elles ont même dû se réorganiser, en décidant par exemple que personne ne devait se trouver tout seul dans le bureau, ou que tout le monde devait quitter les lieux ensemble et avant la nuit.
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Pour Sara [membre d’une de ces ONG], les discours de haine et anxiogènes nous ont amené à une situation où “les citoyens se transforment de gens prêts à aider, en personnes qui appellent la police quand elles voient quelqu’un d’une autre couleur de peau.” Nos interlocuteurs pensent toutefois qu’il s’agit là d’une minorité. Bruyante, certes, mais une minorité quand même… […]

Euractiv/Jutarnji

 

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